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Par Marceau Piana le 20 Octobre 2023 à 00:59
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Reviens
Tu manques aux lapins du jardin
Affalé au creux du hamac
J’écoute en boucle Yma Sumac
Que veux-tu que j’y fasse
Tu m’effaces et t’en veux
Je te veux et t’enlace
Je m’en lasse et m’en veux
Reviens
Tu manques aux pavots du jardin
J’écoute émaillées de sanglots
Les chansons de Joselito
Que veux-tu que j’y fasse
Tu m’effaces et t’en veux
Je te veux et t’enlace
Je m’en lasse et m’en veux
Reviens
Tu manques aux fourmis du jardin
Tout en me gavant de loukoums
J’écoute la voix d’Oum Kalsoum
Que veux-tu que j’y fasse
Tu m’effaces et t’en veux
Je te veux et t’enlace
Je m’en lasse et m’en veux
Reviens
Tu manques aux trembles du jardin
J’écoute sous leurs bras caducs
Les turlutes de la Bolduc
Tu me rends fou, reviens
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Par Marceau Piana le 24 Septembre 2023 à 16:51
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Écouter « Le Berger, les Moutons et la Mer »
Le petit berger a grimpé
Allègrement jusqu’à l’alpage
Et son troupeau s’est rassemblé
En contrebas du pâturage
Le petit berger a joué
De son flûtiau fait de ses mains
Une complainte dédiée
À son vieux chien mort au matin
Le petit berger a sombré
Dans le sommeil d’après-minuit
Au jour ce qui l’a réveillé
C’est le silence autour de lui
Le petit berger a pleuré
Les pieds dans l’herbe rouge sang
Que des loups chasseurs ont foulée
À coups de gueule à coups de dents
Le petit berger s’est sauvé
Guidé par l’appel de son rêve
S’est enfoncé dans l’eau salée
Ses habits jetés sur la grève
Le petit berger s’est noyé
On lui avait dit que la mer
Offrait des moutons par milliers
Aux bergers les plus téméraires
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Par Marceau Piana le 10 Mai 2023 à 19:19
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
La vie en couple est si subtile
Qu’il faut souvent changer de style
Se montrer parfois déroutant
Insaisissable mais présent
Déjà Clara et moi
Nous aimons bien nous
Disputer
Pour la joie de nous
Renouveler
N’est-ce pas, Clara
Tendre ses joues l’une après l’autre
N’en déplaise aux plus doux apôtres
N’est pas la méthode idéale
C’est pathétique et théâtral
Alors Clara et moi
Nous préférons nous
Chamailler
Par plaisir de nous
Raccommoder
Au revoir, Clara
Nous nous traitons de tous les noms
Poison virago fanfaron
Fils à maman fille à papa
J’en passe et des meilleures que ça
Toujours Clara et moi
Nous adorons nous
Quereller
C’est si bon de nous
Réconcilier
Allons-y, Clara
Je fais semblant d’être furieux
Toi tu minaudes un jour ou deux
Quand je veux te prendre la main
Tu me repousses avec dédain
Et puis Clara et moi
Décidons de nous
Séparer
Dans l’espoir de nous
Remarier
À bientôt, Clara
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Par Marceau Piana le 14 Mars 2023 à 13:59
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Philippe Kireeff)
[En trio avec Philippe Kireeff et Lyne C.]
Voisine
Si tes amis te pèsent
Déleste-toi chez moi
Je t’y mettrai à l’aise
Cela ne tient qu’à toi
Voisine
Si tes enfants t’épuisent
Repose-toi chez moi
Nous ferons des bêtises
Auxquelles ils n’ont pas droit
Voisine
Si ton mari te lasse
Invite-le chez moi
Mon lit n’est qu’à deux places
Il en aura pour trois
Voisine
Viens frapper à ma porte
Ne désespère pas
Ta passion n’est pas morte
N’aie crainte me voilà
Mes amis mes enfants et mon mari t’emmerdent
Moi je nage avec eux dans le plus grand bonheur
Il y a des coups de pied quelque part qui se perdent
Cher voisin mal baisé va te faire voir ailleurs
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Par Marceau Piana le 2 Février 2023 à 22:15
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Que faites-vous chez moi
Ma porte était fermée
Ne seriez-vous pas là
Pour me cambrioler
Vous êtes mal tombée
Je ne possède rien
Que cette liberté
À laquelle je tiens
Je n’en crois pas mes yeux
Que cherchez-vous ici
Montrez-vous donc un peu
Et sortez de mon lit
Qu’attendez-vous de moi
Pour qui me prenez-vous
Ôtez mon pyjama
Il est trop grand pour vous
Vous voilà dévêtue
Pensez-vous me troubler
Je vous ai assez vue
Daignez vous rhabiller
S’il vous plaît parlez-moi
Vous me semblez déçue
Je ne sais pas pourquoi
Je ne vous en veux plus
Peut-être simplement
Vous êtes-vous trompée
De rue d’appartement
Cela m’est arrivé
N’en faisons pas un drame
J’ai sous mon oreiller
Glissé pour vous madame
Le double de mes clés
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Par Marceau Piana le 8 Janvier 2023 à 23:09
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
[En duo avec Fati Pierozzi]
Où sont tes mots-caresses
Je n’entends plus ta voix
Me parles-tu encore
Tu es devenu sourd
À tout ce que je dis
Tu ne m’écoutes plus
Je t’aime aujourd’hui
Jusqu’à demain
T’aimerai-je demain
Jusqu’au bout de ma vie
Dès que je me réveille
Je te cherche partout
Me fuirais-tu déjà
Quand tu ouvres les yeux
Tu ne fais que me voir
Mais me regardes-tu
Je t’aime aujourd’hui
Jusqu’à demain
T’aimerai-je demain
Jusqu’au bout de ma vie
Je vis de ta présence
Je marche sur tes pas
Je ne suis rien sans toi
Qu’il était long le temps
De retrouver l’envie
De te frôler la main
Je t’aime aujourd’hui
Moins que demain
Je t’aimerai demain
Jusqu’au bout de ma vie
Reprends confiance en moi
Vois, je te tends les bras
Je n’attendais que ça
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Par Marceau Piana le 30 Octobre 2022 à 12:42
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Tes cheveux semblaient gravés dans l’ébène
Tes joues et ton cou dans la porcelaine
Qui à ma place aurait pu résister longtemps à l’assaut de tes charmes
Je n’étais pas de ceux qui contemplent de loin et versent quelques larmes
Ton corps embaumait le bois de santal
Ton regard défiait l’éclat du cristal
Qui à ma place aurait pu s’empêcher d’oser te caresser la peau
Je n’étais pas de ceux qui admirent de loin ou qui tournent le dos
Ta voix susurrait des sons inconnus
Accents de passion pour cœur éperdu
Qui à ma place aurait pu être indifférent à tes appels câlins
Je n’étais pas de ceux qui écoutent de loin et passent leur chemin
Pas à pas les jours se sont embrumés
Je te voyais fuir j’étais prisonnier
Qui à ma place aurait pu ne pas avoir envie d’enchaîner tes mains
Je n’étais pas de ceux qui s’alarment de loin et font semblant de rien
Un matin soudain tu as disparu
Et sur mon chagrin la nuit est venue
Qui à ma place aurait pu se douter à quel point j’ai le mal de toi
Je suis de ceux qui tombent malades d’amour et n’en guérissent pas
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Par Marceau Piana le 13 Octobre 2022 à 10:08
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Votre sourire
Quand il m’est adressé
N’est qu’un sourire
Qui s’estompe aussitôt
Votre sourire
A les lèvres gercées
C’est un sourire
Qui me glace le dos
Votre silence
Fait entendre sa voix
Et plus j’y pense
Et moins j’y entrevois
La moindre chance
Pour un sourire
Votre sourire
Lorsqu’il n’est pas pour moi
Ce clair sourire
Me rend sombre et jaloux
Votre sourire
Ne le galvaudez pas
Pour ce sourire
Je peux devenir fou
Votre silence
Est si limpide enfin
Et plus j’y pense
Et plus je n’y vois rien
Qu’indifférence
Pour un sourire…
Le mien
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Par Marceau Piana le 6 Octobre 2022 à 12:19
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Je ne me souviens déjà plus
De tes mains ni de ton visage
Ai-je soudain perdu la vue
As-tu travesti ton image
Douillette comme un édredon
Es-tu devenue rondelette
Plurielle dans tes pantalons
Copieuse des pieds aux pommettes
Je ne me souviens déjà plus
De ta voix ni de ton haleine
L’ambre et l’absinthe ont disparu
Vaincus sous le poids de ma peine
Plus gracile qu’un lévrier
Es-tu désormais maigrelette
Mirage sur ton canapé
As-tu d’une épingle la tête
Je ne me souviens déjà plus
De ton regard ni de tes lèvres
Feindrais-tu d’avoir la berlue
Tandis que je tremble de fièvre
Qu’importe après tout mon amour
Où que tu sois vivante ou morte
Je t’attendrai là nuit et jour
Couché sur le pas de ma porte
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Par Marceau Piana le 29 Mai 2022 à 18:45
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
On a peint une croix sur ma porte
Comme au siècle des pestiférés
Ponctuel un inconnu m’apporte
Des victuailles dans un panier
C’est le printemps
Sylvain
Mes pas sont lents
Sur ton chemin
Prisonnier dans ma propre maison
Je ne vois pas pourquoi on refuse
De répondre à mes simples questions
De m’expliquer de quoi on m’accuse
Voici l’été
Vincent
J’ai tant pleuré
Sur nos vingt ans
On a barricadé mes fenêtres
Rasé les arbustes du jardin
Mon cœur saignera en grosses lettres
Dans tous les quotidiens du matin
Déjà l’automne
Benoît
La vie m’étonne
Tu n’es plus là
Le réveil s’alarme auprès de moi
Pourtant j’aimerais dormir un peu
J’appelle au secours j’ouvre les bras
Vous mes amis fermez-moi les yeux
Je hais l’hiver
Richard
Ta voix se perd
Dans le brouillard
Plus de saison
Michel
Écris ton nom
Sur l’arc-en-ciel
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Par Marceau Piana le 25 Avril 2022 à 16:30
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Je viens sans le vouloir
De briser le miroir
De la chambre à coucher
Je me suis dit
J’ai besoin d’un fétiche orné d’ambre et d’or pur
Qui veillerait sur moi au chevet de mon lit
D’un onyx incrusté de saphirs bleu d’azur
D’amulettes sacrées d’efficaces grigris
Ce soir j’ai découvert
Un parapluie ouvert
Qui séchait dans l’entrée
Ma mère a dit
Je ne veux pas chez moi de pattes de lapin
Ce serait une injure à la cause animale
Si Fatima consent à te donner sa main
Vous pourrez à vous deux lutter contre le mal
Dînant sur la pelouse
Nous devions être douze
Un autre est arrivé
Je lui ai dit
J’ai dans ma poche droite un trèfle à quatre feuilles
Depuis ta survenue dans la gauche il y a
Un talisman qui fait la nique au mauvais œil
Et pour l’aider un peu j’y croise aussi les doigts
La femme était si belle
Je suis sous une échelle
Passé pour l’aborder
Elle m’a dit
Il te faudra trouver un vrai fer à cheval
Un totem portatif un répulsif magique
Il n’importe pourvu qu’il soit paranormal
Et doté de vertus bien apotropaïques
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Par Marceau Piana le 2 Mars 2022 à 10:15
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Je ne voyage plus
Du Maghreb au Chili
Venise a disparu
Paris n’est plus Paris
Je m’évade immobile
Je n’ai même pas le temps de manger
Pas le temps de chanter
Pas le temps de changer
Je passe mon temps à t’aimer
Je ne m’arrête plus
Aux douves d’un château
Au pied d’une statue
Chef-d’œuvre d’art nouveau
Je n’ai plus goût à rien
Je n’ai même pas le temps d’exister
Pas le temps de pleurer
Pas le temps d’espérer
Je n’ai que le temps de t’aimer
Je ne m’amuse plus
Des farces d’un enfant
Des clameurs de la rue
Des chutes des passants
J’ai perdu tout humour
Je n’ai même pas le temps de dormir
Pas le temps de vieillir
Pas le temps de mourir
J’ai juste le temps de t’aimer
Donne-moi du temps s’il te plaît
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Par Marceau Piana le 23 Janvier 2022 à 13:35
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Écouter « À mon vieil alter ego »
Toi l'ancien que je vais être
Que je ne suis pas encore
Toi qui me juges peut-être
Je te conduis vers la mort
Toi que je ne connais pas
Mon dernier double vieilli
Comprends-tu ce que je suis
Et que tu n'es plus déjà
C'est à toi que je m'adresse
Et c'est pour toi que j'écris
As-u trouvé la sagesse
Es-tu cloué dans ton lit
Je ménage ta jeunesse
Du moins je fais de mon mieux
Ne me crois pas si tu veux
J'y mets toute ma tendresse
Toi mon écorce ridée
Je ne te décevrai pas
Je suis un peu désarmé
Mais ne me condamne pas
Par-delà mon insouciance
Tu sais bien ce qui m'attend
Mais ne sois pas impatient
Je n'ai pas ton expérience
Chaque journée qui s'éteint
Nous rapproche tant et plus
Lorsque je t'aurai rejoint
Comment m'accueilleras-tu
J'essaierai de te sourire
Nous nous donnerons la main
Et sur le même chemin
Nous pourrons alors partir
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Par Marceau Piana le 20 Novembre 2021 à 02:52
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Gérald Abeilhé)
Auprès de toi
Dans mon lit
Je suis bien
Auprès de moi
Chaque nuit
Tu reviens
Mais c'est moi
C'est toujours moi qui ne dors jamais bien
Qui me réveille avant toi le matin
Aux premiers rayons du soleil
C'est toujours moi qui m'émerveille
Quand tu souris dans ton sommeil
Et c'est toujours moi qui te réveille
Du bout des doigts
C'est moi
Du bout des doigts
C'est moi
Auprès de toi
Sans rien dire
Je t'attends
Auprès de moi
Tu soupires
En rêvant
Mais c'est moi
C'est toujours moi qui ne dors jamais bien
Qui me réveille avant toi le matin
Aux premiers rayons du soleil
C'est toujours moi qui m'émerveille
Quand tu souris dans ton sommeil
Et c'est toujours moi qui te réveille
Du bout des doigts
C'est moi
Du bout des doigts
C'est moi
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Par Marceau Piana le 6 Septembre 2021 à 23:13
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Gérald Abeilhé)
Quand le ciel s'habille de bleu marine et d'or
Quand j'ai de l'amour au bout de mes doigts
Je pense à toi
Quand la vie se fait plus douce et douce encore
Quand tous mes amis sont là près de moi
Je pense à toi
Cette chanson a les yeux verts
Les cheveux noirs et le cœur fier
Sur sa peau les reflets du miel
Un accent de soleil
Si un jour tu l'entends chez toi
Bien sûr tu te reconnaîtras
Cette chanson c'est presque toi
Quand j'écrase sous mes pas l'herbe mouillée
Quand un souvenir me parle trop fort
Je pense à toi
Quand me vient un air de Méditerranée
Quand je suis seul à pleurer sur mon sort
Je pense à toi
Cette chanson a les yeux verts
Les cheveux noirs et le cœur fier
Sur sa peau les reflets du miel
Un accent de soleil
Si un jour tu l'entends chez toi
Bien sûr tu te reconnaîtras
Cette chanson c'est presque toi
Oh je pense à toi
Oh je pense à toi
Cette chanson a les yeux verts
Les cheveux noirs et le cœur fier
Sur sa peau les reflets du miel
Un accent de soleil
Si un jour tu l'entends chez toi
Bien sûr tu te reconnaîtras
Cette chanson c'est vraiment toi
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Par Marceau Piana le 29 Juillet 2020 à 02:11
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Écouter « Cessons de raconter des fables »
Un vieux pervers infréquentable
Une sournoise aïeule aigrie
Deviennent-ils gens respectables
Parce qu'ils ont les cheveux gris
Les anciens parlent sans alarme
Des bonheurs qui ponctuent la vie
Je cherche en vain le moindre charme
Au bouquet de fleurs qui pourrit
Cessons de raconter des fables
Fermons nos fenêtres sans bruit
On a beau le nommer grand-père
L'épouvantail le plus gentil
N'attendrit pas quand il a l'air
D'un fruit talé d'un pain rassis
Ne vaut-il pas mieux s'abstenir
D'imposer aux yeux des enfants
Le calque de leur devenir
L'insidieux ravage du temps
Cessons de raconter des fables
Précipitons-nous dans un puits
Peut-on se regarder en face
Et ne pas éprouver d'effroi
Penché au-dessus d'une glace
Où l'on ne se reconnaît pas
Vieillir n'a rien de raisonnable
Ce n'est qu'une lente agonie
Une maladie incurable
Un sort cruel que l'on subit
Cessons de raconter des fables
N'attendons pas qu'on nous oublie
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Par Marceau Piana le 23 Juillet 2020 à 17:41
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Jacqueline Vanhoorde)
[Merci à Michel Pierozzi pour son bel arrangement-cadeau.]
Je vous côtoie depuis longtemps
Pourtant
Nous connaissons-nous pour autant
Vraiment
Si nous vivions l'un contre l'autre
Mes buts n'étaient jamais les vôtres
Monsieur
On ne s'est pas toujours compris
Tant pis
Mais c'est vous qui m'avez appris
La vie
Qui me l'avez rendue si douce
Moitié velours et moitié mousse
Monsieur
Vous m'avez peu parlé de vous
C'est fou
Je ne sais presque rien du tout
De vous
Et c'est pour cela que sans doute
Je n'ai pas suivi votre route
Monsieur
Je vous rejoins quelques instants
À temps
Aurez-vous bientôt quarante ans
Ou cent
Attendez-moi si ça vous tente
Cette perspective m'enchante
Monsieur
Moi qui ne vous ressemble pas
Je crois
Je m'attendris quand j'aperçois
Parfois
Dans vos yeux l'étrange étincelle
Qu'allume un air de violoncelle
Monsieur
Par pudeur ou timidité
Qui sait
Je n'ai jamais encore osé
Aller
Jusqu'au plus profond de moi-même
Et m'avouer que je vous aime
Monsieur
Monsieur mon père
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Par Marceau Piana le 19 Juillet 2020 à 01:06
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
J'ai envie d'être inutile
Comme un rituel pompeux
Une antiquité fragile
Un bois précieux
Une horloge infatigable
Bête et placide à la fois
N'importe quoi de cassable
Mais qui se voie
Être un objet quelques heures
Insensible et luxueux
Imperméable au bonheur
Voilà tout ce que je veux
Être un objet fier et froid
Une armure un pont-levis
Auquel personne ne croit
Parce qu'il n'a pas de prix
J'ai envie d'être une chose
Qui ne se marchande pas
Une fresque noire et rose
Ou un bouddha
Je voudrais que l'on m'admire
Par comble de mauvais goût
Tel un parfum qu'on respire
Et qui rend fou
Être un objet quelques heures
Imbécile et prétentieux
Indifférent au bonheur
Voilà tout ce que je veux
Être un objet dur et froid
Un fossile une momie
Qu'on jalouse malgré soi
Parce qu'il n'a pas de prix
J'ai envie d'être une pierre
Dont l'inimitable éclat
Fasse baisser les paupières
Un tanagra
Être une flèche au curare
Que l'on n'ose pas toucher
Le trésor d'un roi barbare
Millésimé
Être un objet quelques heures
Utopique et fabuleux
Qui se moque du bonheur
Voilà tout ce que je veux
Être un objet lourd et froid
Un gisant de marbre gris
Qu'on patine avec émoi
Parce qu'il n'a pas de prix
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Par Marceau Piana le 16 Juillet 2020 à 00:56
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Écouter « Veux-tu être mon ami d'enfance ? »
Veux-tu être mon ami d'enfance
Le mien s'est bien trop mal conduit
N'a pas donné signe de vie
Ne m'a pas suivi jusqu'ici
Je te dirai le ciel qui m'a vu naître
Les matins bleus dans le jardin douillet
Les mots naïfs de tes précieuses lettres
Quand tu partais pour le mois de juillet
Je te dirai nos jeudis pigeon-vole
Nos yeux gourmands à l'instant du goûter
Les punitions et le maître d'école
Qui sentait l'encre et l'éponge mouillée
Veux-tu être mon ami d'enfance
Celui qui ne m'a pas quitté
Qui a grandi à mes côtés
Mais m'a toujours un peu manqué
Je te dirai les chaudes promenades
Dans les rochers au-dessus de chez moi
Les doigts noircis par le jus de grenade
Les cris des filles et nos premiers émois
Je te dirai nos fâcheries faciles
Nos beaux détours pour nous réconcilier
L'oreille en feu et la main malhabile
Sous les draps frais des troubles nuits d'été
Veux-tu être mon ami d'enfance
Celui qui défiera l'oubli
Qui réinventera nos vies
Nos souvenirs à l'infini
Dis, tu veux bien ?
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Par Marceau Piana le 13 Juillet 2020 à 11:03
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
[En duo avec Michèle Garance]
J'ai dessiné ses yeux sur un morceau de bois
J'ai gravé ses cheveux autour de son visage
Et c'était le regard qu'elle avait autrefois
Quand le soir éteignait sa crinière sauvage
Mais le portrait restait morose
Il refusait de me parler
J'avais oublié quelque chose
Il était loin d'être achevé
Alors j'ai peint son front pour qu'elle pense à moi
J'ai mis un trait de bleu sur ses longues paupières
J'ai posé sur ses joues qui rougissaient parfois
Un coucher de soleil à la tiède lumière
Mais le portrait restait de glace
Il se plaisait à m'ignorer
Enfant rétif refrain tenace
Il demeurait inachevé
Puis un jour je me suis arrêté en chemin
Je venais d'esquisser les contours de sa bouche
Le pinceau s'est soudain échappé de ma main
Comme un oiseau blessé que la nuit effarouche
Et le portrait m'a dit je t'aime
Lorsque j'ai voulu l'effacer
Mais il était trop tard quand même
Il est resté inachevé
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Par Marceau Piana le 8 Juillet 2020 à 21:27
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Sarah me donne sa main
Nous nous sentons bien
Heureux
Lui qui ne dort toujours pas
Ne nous quitte pas
Des yeux
Sylvain s'est suicidé
Il s'est jeté par la fenêtre
Je t'aimais trop Sarah peut-être
Nous n'avons pas su partager
Sarah me donne un baiser
Un autre baiser
Puis trois
Lui qui ne peut rien nous dire
Pousse un long soupir
Tout bas
Sylvain s'est suicidé
Il s'est jeté par la fenêtre
Je t'aimais trop Sarah peut-être
La jalousie l'a emporté
Sarah me donne son corps
Encore et encore
Je l'aime
Lui qui pleure à cœur ouvert
Nous regarde faire
Quand même
Sylvain s'est suicidé
Il s'est jeté par la fenêtre
Je t'aimais trop Sarah peut-être
Il n'a pas pu le supporter
Sarah me donne ses rêves
Mais le jour se lève
Déjà
Lui qui me veille la nuit
N'est plus dans son lit
Pourquoi
Sylvain s'est suicidé
Il s'est jeté par la fenêtre
Je t'aimais trop Sarah peut-être
Il s'est senti abandonné
Tu aurais dû l'apprivoiser
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Par Marceau Piana le 2 Juillet 2020 à 12:50
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
C'est peut-être risible
Commode quelquefois
Le plus souvent terrible
Mais qui s'en aperçoit
Et bien qu'inaccessible
Je m'enferme chez moi
Je suis l'homme invisible
Par pitié parlez-moi
Je vis toujours seul comme un sauvage
Personne à qui donner la main
Je vous ferais peur et c'est dommage
Si je vous caressais soudain
J'ai perdu la clé de la formule
Qui me permettait à mon gré
De redevenir sans préambule
Un simple obstacle à contourner
C'est peut-être risible
Pratique quelquefois
Le plus souvent horrible
Mais qui s'en aperçoit
Je suis presque invincible
Mais n'en profite pas
Je suis l'homme invisible
Par pitié touchez-moi
J'aurais supporté ma transparence
Si je ne t'avais rencontrée
N'être que du vent c'est peu de chance
Quand on voudrait se faire aimer
Tu ne connaîtras pas mon visage
Moi-même je l'ai oublié
Passif et voyeur sans mes bandages
Je vieillirai à tes côtés
C'est peut-être risible
Enviable quelquefois
Le plus souvent pénible
Mais qui s'en aperçoit
Je fais tout mon possible
Pour garder mon sang-froid
Mais c'est irréversible
Je suis l'homme invisible
Par pitié voyez-moi
Je suis l'homme invisible
Par pitié voyez-moi
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Par Marceau Piana le 30 Juin 2020 à 14:19
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Philippe Méoni)
[À Fr. M.]
Qui es-tu pour moi face aux autres
Une énigme qu'ils ne sont pas
Je n'ose interroger les autres
Ils répondraient n'importe quoi
Qu'as-tu donc de plus que les autres
Un quelque chose qu'ils n'ont pas
Que je recherche chez les autres
Que je ne retrouve qu'en toi
Que fais-tu de mieux que les autres
Quand tes yeux se posent sur moi
Ils me regardent aussi les autres
Tandis que c'est toi qui me vois
Que m'apprends-tu plus que les autres
Pour que je n'entende que toi
Ils te dénigrent un peu les autres
Mais je n'écoute que ta voix
Je ne sais pas auprès des autres
Qui je suis si tu n'es pas là
Dis-moi pourquoi les mains des autres
N'ont pas la douceur de tes doigts
J'abandonnerais tous les autres
S'il ne fallait garder que toi
Ils n'ont qu'un seul défaut les autres
Celui de ne pas être toi
Ils n'imaginent pas les autres
À quel point je n'aime que toi
À quoi bon l'avouer aux autres
Tu restes mon secret à moi
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Par Marceau Piana le 28 Juin 2020 à 13:21
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
J'avais la chevelure blonde
La taille souple et les yeux gris
Je ne connaissais rien du monde
Quand on m'a donné un mari
Je fus heureuse quelques jours
Comblée une poignée de nuits
Et puis j'ai guetté son retour
Tant d'années ont passé depuis
Première femme du sultan
Sa confidente et son amie
Je viens de fêter mes trente ans
Mais suis bien trop vieille pour lui
Ce n'est pas que ça me dérange
Je suis lasse et docile aussi
Désabusée je bois je mange
Et suis plus grasse qu'une truie
J'ai pourtant été la plus belle
Des pucelles de mon pays
Mais ne ressemble plus à celles
Qui ont les honneurs de son lit
Il a déjà dix-huit épouses
La dernière est plutôt jolie
Je n'ai jamais été jalouse
À rien cela n'aurait servi
Je règne sur tout le harem
J'initie les autres à l'amour
Les apprête comme il les aime
Et j'en suis remerciée toujours
Je m'endors auprès d'un eunuque
Me pelotonne contre lui
Et c'est son souffle sur ma nuque
Qui me maintient encore en vie
Et c'est son souffle sur ma nuque
Qui me maintient encore en vie
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Par Marceau Piana le 26 Juin 2020 à 11:56
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
Écouter « L'Inconnu du crépuscule »
Maigre comme la mort
Vous m'êtes apparu
J'ai heurté votre corps
À l'angle de la rue
Vous ne sentiez pas bon
Vous étiez mal rasé
Vous frôliez les maisons
Pour ne pas tituber
Je venais de croiser
Un être qui fut beau
Que l'on a cru aimer
En lui brisant le dos
J'ai su que vous n'étiez
Déjà plus parmi nous
Je me dois d'avouer
Que j'ai eu mal pour vous
Vous n'espériez plus rien
Sur ce triste trottoir
C'était votre chemin
Celui de chaque soir
J'aurais voulu au moins
Vous voir ouvrir les yeux
Vous prendre par la main
Et vous parler un peu
Le temps de réagir
Trop tard me retourner
Je vous ai vu franchir
La porte d'un café
Comment vous oublier
Il se pourrait bientôt
Que vous me retrouviez
Dans ce petit bistrot
Comment vous oublier
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Par Marceau Piana le 23 Juin 2020 à 14:54
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Philippe Kireeff)
[En duo avec Lyne C.]
Si je m'en vais
Coup de balai
Tu ne dis rien
Puis j'en ai marre
Coup de cafard
Et je reviens
Et tu reviens
À mon réveil
Coup de soleil
Tu n'es plus là
Je pleure un peu
Un coup de vieux
Tant pis pour moi
Quand tu souris
Coup de roulis
Tu me rassures
J'écris ton nom
Coup de crayon
Sur tous les murs
Sur tous les murs
Si tu te fâches
Coup de cravache
Je fanfaronne
Tu es à bout
Coup de bambou
Et m'abandonnes
Quand tu défends
À coups de dents
Ta liberté
Je fais le beau
Coup de chapeau
Pour t'enjôler
Pour m'enjôler
Alors je fonds
Coup de chiffon
Au creux des draps
Tu me rejoins
D'un coup de reins
Tu es à moi
Je suis à toi
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Par Marceau Piana le 22 Juin 2020 à 15:53
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
Écouter « La Solitude à deux »
Les ormes du jardin se dessinent dans l’eau
Un rayon de ciel gris traverse mes carreaux
Si je cesse un instant de me pencher sur moi
J’entends glisser la nuit sur les tuiles du toit
À mes côtés
Toi
Tu n’es qu’à côté
Tu me parles peu
À tes côtés
Moi
Je viens d’effleurer
La solitude à deux
Le voisin me salue d’un clin d’œil enfantin
J’envie sa joie de vivre et son sourire en coin
La brise dans ses doigts me siffle sa chanson
Ce soir je ne veux pas reprendre à l’unisson
À mes côtés
Toi
Tu n’es qu’à côté
Tu me vois si peu
À tes côtés
Moi
Je feins d’ignorer
La solitude à deux
Le chat sur le gazon semble guetter sa proie
La cloche du beffroi vient de tinter six fois
Les ormes du jardin se sont couchés dans l’eau
Un livre entre les mains tu me tournes le dos
À mes côtés
Toi
Tu n’es qu’à côté
Tu m’aimes bien peu
De mon côté
Moi
Je vais déserter
La solitude à deux
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Par Marceau Piana le 20 Juin 2020 à 12:09
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Écouter « Remords d'un carnivore »
Je n'aime qu'un collier
Dans ta boîte à bijoux
J'avoue le déguster
En blanquette en ragoût
Tes côtes m'affriolent
Quand je les sens griller
Et je crierais au viol
S'il fallait partager
Ta souris est divine
Confite dans le miel
Mijotée ta poitrine
Un avant-goût du ciel
Ton épaule est exquise
Et mon palais mutin
La fête et l'angélise
À la Saint-Navarin
J'enrage et me flagelle
D'oser me délecter
Du fondant de ta selle
De ton filet braisé
Quelle étrange nature
Qui créa le gigot
Cette merveille pure
Pauvre petit agneau
Si l'on m'envoyait paître
Je l'aurais mérité
Mais je dois bien l'admettre
Je t'aime à te croquer
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Par Marceau Piana le 18 Juin 2020 à 11:22
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
[En duo avec Michèle Garance]
Il était beau comme une fille
Sa barbe n'était qu'un duvet
Charmeur de la tête aux chevilles
On en fit un agent secret
Elle était fière et douce et fine
Pareille au fil de son épée
La grande amie d'une tsarine
Et de ses romans préférés
C'était un vaillant capitaine
Un chevalier de Saint-Louis
Homme jusqu'à la quarantaine
C'est son roi qui le travestit
C'était une troublante dame
Geneviève on la prénommait
Que d'anonymes épigrammes
Fiancèrent à Beaumarchais
Entre les deux chacun hésite
On conjecture on prend parti
Pourquoi pas un hermaphrodite
Qu'importe son sexe aujourd'hui
Ne détruisons pas la légende
Qui était ce monsieur d'Éon
Si jamais on vous le demande
Répondez : « Charles de Beaumont »
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Par Marceau Piana le 16 Juin 2020 à 12:04
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Je me consume sous tes yeux
Comme un sorcier sur un bûcher
Tu m'as immolé par le feu
À ton intouchable beauté
Aurais-je un jour offensé
Un dieu sans compassion
Pour avoir mérité
La mort par combustion
Je suis pendu à ton sourire
Un nœud de corde autour du cou
Tu peux m'étrangler ou bien pire
Ouvrir la trappe sur le trou
Mais que n'ai-je donc pas fait
À ce dieu sans pardon
Qui m'envoie au gibet
Pourrir à Montfaucon
Je m'écartèle sur ton corps
Lié aux quatre coins du lit
Tu as décidé de mon sort
M'as condamné au pilori
Qui est ce dieu sans pitié
Est-il devenu fou
Suffirait-il d'aimer
Pour encourir la roue
Je vis cloué à tes caresses
À tes fourches patibulaires
Du bout des ongles tu me laisses
Les bras en croix rue du Calvaire
Quel est le mode d'emploi
De ce dieu sans merci
Mais Dieu n'existe pas
C'est Lui qui me l'a dit
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