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(G. Moustaki)
[Cette carte, caractéristique de la préciosité dont s'est moqué Molière, est à suivre avec les doigts de Madeleine de Scudéry, celle qui l'imagina en 1654. Il s'agit d'aller de la ville de Nouvelle-Amitié à celle de Tendre, mais le chemin est difficile. Trois routes s'offrent jalonnées par trois villes : Tendre-sur-Inclination, Tendre-sur-Reconnaissance et Tendre-sur-Estime. La voie la plus rapide est évidemment celle qui passe par Tendre-sur-Inclination, on y parvient sans avoir à s'y arrêter. Mais, sur les autres voies, il y a de nombreuses étapes obligées : Grand-Esprit, Jolis-Vers, Billet-Galant, Billet-Doux, puis Sincérité, Générosité, Exactitude et Bonté. Il y a aussi des risques de s'égarer, et alors on se retrouve à Négligence ou à Tiédeur et l'on finirait par tomber sur les bords du Lac d'Indifférence. Si l'on se perd du côté de Perfidie, d'Orgueil ou de Médisance, on arrive aux lieux des grands naufrages sentimentaux, la Mer d'Inimitié. Quant à la Rivière d'Inclination, il faut se souvenir qu'elle conduit directement à la Mer Dangereuse au-delà de laquelle se trouvent les Terres Inconnues.
Bon voyage !]
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(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Je viens sans le vouloir
De briser le miroir
De la chambre à coucher
Je me suis dit
J’ai besoin d’un fétiche orné d’ambre et d’or pur
Qui veillerait sur moi au chevet de mon lit
D’un onyx incrusté de saphirs bleu d’azur
D’amulettes sacrées d’efficaces grigris
Ce soir j’ai découvert
Un parapluie ouvert
Qui séchait dans l’entrée
Ma mère a dit
Je ne veux pas chez moi de pattes de lapin
Ce serait une injure à la cause animale
Si Fatima consent à te donner sa main
Vous pourrez à vous deux lutter contre le mal
Dînant sur la pelouse
Nous devions être douze
Un autre est arrivé
Je lui ai dit
J’ai dans ma poche droite un trèfle à quatre feuilles
Depuis ta survenue dans la gauche il y a
Un talisman qui fait la nique au mauvais œil
Et pour l’aider un peu j’y croise aussi les doigts
La femme était si belle
Je suis sous une échelle
Passé pour l’aborder
Elle m’a dit
Il te faudra trouver un vrai fer à cheval
Un totem portatif un répulsif magique
Il n’importe pourvu qu’il soit paranormal
Et doté de vertus bien apotropaïques
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(M. Vidalin / J. Datin)
Écouter « Nous, les amoureux »
[En 1961, à Cannes, Jean-Claude Pascal (qui représentait le Luxembourg) remporte le concours Eurovision de la chanson avec ce titre qui évoque, à mots couverts, les amours homosexuelles auxquelles il n'était pas possible, à l'époque, de seulement faire allusion. Personne n'y avait rien vu...]
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(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Je ne voyage plus
Du Maghreb au Chili
Venise a disparu
Paris n’est plus Paris
Je m’évade immobile
Je n’ai même pas le temps de manger
Pas le temps de chanter
Pas le temps de changer
Je passe mon temps à t’aimer
Je ne m’arrête plus
Aux douves d’un château
Au pied d’une statue
Chef-d’œuvre d’art nouveau
Je n’ai plus goût à rien
Je n’ai même pas le temps d’exister
Pas le temps de pleurer
Pas le temps d’espérer
Je n’ai que le temps de t’aimer
Je ne m’amuse plus
Des farces d’un enfant
Des clameurs de la rue
Des chutes des passants
J’ai perdu tout humour
Je n’ai même pas le temps de dormir
Pas le temps de vieillir
Pas le temps de mourir
J’ai juste le temps de t’aimer
Donne-moi du temps s’il te plaît
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(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Écouter « À mon vieil alter ego »
Toi l'ancien que je vais être
Que je ne suis pas encore
Toi qui me juges peut-être
Je te conduis vers la mort
Toi que je ne connais pas
Mon dernier double vieilli
Comprends-tu ce que je suis
Et que tu n'es plus déjà
C'est à toi que je m'adresse
Et c'est pour toi que j'écris
As-u trouvé la sagesse
Es-tu cloué dans ton lit
Je ménage ta jeunesse
Du moins je fais de mon mieux
Ne me crois pas si tu veux
J'y mets toute ma tendresse
Toi mon écorce ridée
Je ne te décevrai pas
Je suis un peu désarmé
Mais ne me condamne pas
Par-delà mon insouciance
Tu sais bien ce qui m'attend
Mais ne sois pas impatient
Je n'ai pas ton expérience
Chaque journée qui s'éteint
Nous rapproche tant et plus
Lorsque je t'aurai rejoint
Comment m'accueilleras-tu
J'essaierai de te sourire
Nous nous donnerons la main
Et sur le même chemin
Nous pourrons alors partir
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