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Par Marceau Piana le 4 Janvier 2023 à 15:51
(Auteur : Marceau Piana / Compositeurs : Marceau Piana et Michel Pierozzi)
Écouter « Pélagie de Malissoire »
Pélagie de Malissoire
Vous gouverniez un fortin
Stratégique observatoire
Pour vos funestes instincts
Tels un conquérant ses armes
Un braconnier ses appeaux
Vous utilisiez vos charmes
Pour traquer les jouvenceaux
Je ne vous connais Pélagie
Que par un portrait imprécis
À l'instar de vos aventures
Dans le vieux musée Pélagie
Vous m'apparaissez si jolie
Emprisonnée dans votre armure
Pélagie de Malissoire
Vos gantelets sont frappés
D'une dague et d'un ciboire
Sous un rameau d'amandier
Votre innocence impassible
Se teinte en vos yeux pourtant
D'ironie imperceptible
Sous la patine du temps
Je ne vous connais Pélagie
Que par un portrait indécis
Dédaigné par les antiquaires
Mais je ne vois pas Pélagie
De femme qui soit aujourd'hui
Plus fascinante de mystère
Pélagie de Malissoire
Quand ils vous avaient comblée
Vos amants bien provisoires
Étaient tous assassinés
Par vos soins expiatoires
Se retrouvaient embaumés
Dans votre laboratoire
D'herboriste consommée
Je ne vous connais Pélagie
Que par un portrait incompris
Qu'aucun historien ne célèbre
Mais pour vous aimer Pélagie
J'aurais volontiers fait partie
De votre collection funèbre
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Par Marceau Piana le 29 Juillet 2020 à 02:29
(Auteur : Marceau Piana / Compositeurs : Marceau Piana et Michel Pierozzi)
Je rêve dans ton lit
Mais les yeux grands ouverts j'écoute le silence
Sur l'oreiller meurtri
J'effleure de ma joue ta suave fragrance
C'est si doux
C'est si bon
C'est si fou
J'épelle ton prénom
J'appelle ton prénom
Je marche sur ton lit
En méandres confus j'emprunte ton sillage
Mes doigts creusent les plis
Qu'ont laissés sur le drap ton corps et ton visage
Plus charmant
Plus parfait
Plus aimant
Qu'il ne le fut jamais
Qu'il ne sera jamais
Je parle dans ton lit
Mais c'est avec ta voix que je dis ma douleur
Je murmure des cris
J'imite ton plaisir et je ris de mes pleurs
Tout tremblant
Tout fiévreux
Tout brûlant
Je me vois dans tes yeux
Je te noie dans mes yeux
J'habite dans ton lit
Il flotte autour de moi un air d'invraisemblance
Ni le temps ni la vie
Ne rendent plus léger le néant de l'absence
Il fait gris
Il fait froid
Il fait nuit
L'aube ne viendra pas
Je te suis attends-moi
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Par Marceau Piana le 19 Novembre 2019 à 11:47
(Auteur : Marceau Piana / Compositeurs : Marceau Piana et Michel Pierozzi)
Lorsque par hasard elle se montre
Elle m'oblige à baisser les yeux
Éberlué par cette rencontre
Je crains de ne pouvoir trouver mieux
La beauté c'est vertigineux
Elle côtoie parfois l'insolence
La cruauté mêlée d'impudeur
Son souvenir est une souffrance
Un douloureux pincement au cœur
La beauté
La beauté c'est ensorceleur
Quand elle est demeurée insensible
Je me console en me rabâchant
Que c'était un rêve inaccessible
Et fragile aux épreuves du temps
La beauté c'est inconsistant
Elle s'éloigne un peu dédaigneuse
Comme un idéal concrétisé
Le précipice entre nous se creuse
Et j'ai mal de la laisser passer
La beauté
La beauté c'est démesuré
Je la sens malgré moi qui m'inspire
Me fascine et pourtant j'en ai peur
C'est un monde inconnu qui m'attire
Quelque chose de moi qui se meurt
La beauté c'est dévastateur
Mais il faut me rendre à l'évidence
Au risque de paraître méchant
Je dois dire en mon âme et conscience
Que je ne l'ai pas croisée souvent
La beauté
La beauté c'est décourageant
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Par Marceau Piana le 2 Août 2019 à 16:47
(Auteur : Marceau Piana / Compositeurs : Marceau Piana et Michel Pierozzi)
Écouter « Réflexion anatomique »
Lorsque j'étais enfant curieux de toute chose
Quand j'ai réalisé qu'elle n'était qu'à moi
Je l'ai domestiquée car loin d'être morose
Elle avait des élans si fantasques parfois
Bien qu'elle fût rebelle et peu volumineuse
J'appris à m'en servir dès l'âge de raison
Au hasard de mes choix j'avais la main heureuse
Elle atteignait son but avec pénétration
Si un jour elle était paresseuse ou paillarde
Moi pour ne pas céder à la médiocrité
Je la tenais au frais je la mettais en garde
Contre les flagorneurs et la vénalité
Maintes fois j'ai eu mal de l'arborer si raide
Pour la troquer j'aurais trouvé mille alibis
Pourtant je répugnais à recourir à l'aide
D'une habile prothèse ou de la chirurgie
Aujourd'hui je n'ai pas grand sujet de m'en plaindre
Beaucoup l'ont effleurée tendrement de leurs doigts
Par pudeur je n'irais certes pas jusqu'à peindre
Son profil identique à tant d'autres ma foi
Puis viendra le moment sénile et pitoyable
Du ramollissement qu'on ne contourne pas
Mais j'espère qu'alors d'un geste charitable
Avant que je la perde on me la coupera
Ne regardez pas ma braguette
C'est de ma tête
Qu'il s'agit là
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Par Marceau Piana le 30 Juillet 2019 à 11:06
(Auteur : Marceau Piana / Compositeurs : Michel Pierozzi et Marceau Piana)
Écouter « Les Enfants-Démiurges »
Ils ont déserté la ville
Tous ensemble à pas feutrés
Servis par la tiédeur tranquille
D'une nuit d'été
Insomnieux à ma fenêtre
Je les ai vus passer
J'aurais dû réagir peut-être
Pourtant je n'ai pas bougé
Les angéliques têtes blondes
Ont rejoint les chemins buissonniers
Tous les innocents à la ronde
Ont décidé de se révolter
L'autorité citadine
Au seuil de la matinée
En rangs serrés dans les collines
Fut mobilisée
Les adultes solidaires
Et les chiens policiers
Ont interrogé ciel et terre
Mais ils n'ont rien retrouvé
Les ténébreuses têtes brunes
Ont choisi l'unique vérité
Les affranchis du clair de lune
Ont eu raison de se mutiner
Tous les soupçons coïncident
On prétend qu'ils ont fondé
Une souterraine Atlantide
Pour y prospérer
Je les soutiens sans partage
De s'être émancipés
Moi le poltron qui à leur âge
Ne l'aurais jamais osé
Les lumineuses têtes rousses
Légataires de la liberté
Sont accourues à la rescousse
De leurs cadets restés prisonniers
Les angéliques têtes blondes
Les ténébreuses têtes brunes
Les lumineuses têtes rousses
Tous nos enfants nous ont échappé
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Par Marceau Piana le 27 Juillet 2019 à 16:46
(Auteur : Marceau Piana / Compositeurs : Marceau Piana et Michel Pierozzi)
Écouter « Les Huit Merveilles du monde »
La pyramide de Chéops est toujours là
Depuis longtemps elle trône dans le salon
Je me souviens du jour où tu me l'apportas
Gage d'amour à la mesure de ta passion
Je possédais déjà le temple d'Artémis
Quand on me livra par coursier babylonien
Accompagné d'un mot signé Sémiramis
Le mode d'emploi pour suspendre ses jardins
Mes anniversaires
Me pèsent comme des corvées
Si tu pouvais les oublier
Tu cherches à me plaire
Mais pourquoi ne comprends-tu pas
Que mon plus beau cadeau c'est toi
Je reçus la statue de Zeus d'ivoire et d'or
Ce n'est pas pour moi que l'avait sculptée Phidias
Et pour mes vingt-cinq ans que je déplore encore
Tu me donnas le mausolée d'Halicarnasse
L'année d'après ce fut le phare d'Alexandrie
Que tu m'offris dans du papier sulfurisé
Au pied du colosse de Rodhes où je m'ennuie
Je ne trouve plus la sortie de mon musée
Mes anniversaires
Me font regretter d'être né
Ce n'est pourtant pas compliqué
Si tu veux me plaire
Garde ces merveilles pour toi
Sois la huitième et viens chez moi
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Par Marceau Piana le 23 Juillet 2019 à 11:59
(Auteur-compositeur : Marceau Piana)
Je marche pieds nus et nu-tête
Étincelle éméchée
M'embrase comme une allumette
Aux flammes de l'été
Le vent tournoie dans la poussière
Le soleil est si bas
Que les ossements et les pierres
Éclatent sous mes pas
Il fait déjà très chaud
Sur les rochers des formes sombres
Dans le ciel un vautour
Infidèle et fourbe mon ombre
Fait soudain demi-tour
La touffeur brûle mon visage
M'effondre et me foudroie
Mes illusions se font mirage
Et se moquent de moi
Pourquoi fait-il si chaud
Parvenu au bout de ma route
Le temps s'arrête là
Désormais je n'ai plus de doute
Ailleurs n'existe pas
Moi qui cherchais de l'herbe verte
Un étang bleu de nuit
Je ne vois qu'une porte ouverte
Sur le vide infini
Il fait vraiment trop chaud
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Par Marceau Piana le 20 Juillet 2019 à 15:20
(Auteur : Marceau Piana / Compositeurs : Marceau Piana et Jacqueline Vanhoorde)
Une larme sous les yeux
Les mains autour de son cou
Elle chante et dans ses yeux
Je vais plonger tout à coup
Mais que dira-t-elle ensuite
Lorsqu'elle s'arrêtera
Je lui ferai prendre fuite
Non je ne plongerai pas
Le soleil dans ses cheveux
Dénoués par le grand vent
Elle dort et dans ses cheveux
Je vais m'étendre un moment
Mais que dira-t-elle ensuite
Lorsqu'elle s'éveillera
Je lui ferai prendre fuite
Non je ne m'étendrai pas
Quelques fleurs sur ses genoux
De ces frêles fleurs des champs
Elle rêve et sur ses genoux
Je vais m'asseoir un instant
Mais que dira-t-elle ensuite
Lorsqu'elle m'apercevra
Je lui ferai prendre fuite
Non je ne m'assiérai pas
Si elle ne me disait rien
Et si j'écoutais mon cœur
Si elle s'en trouvait bien
Elle aurait raison d'ailleurs
Alors tant pis si je plonge
Si je m'étends et m'assois
C'est facile quand j'y songe
Mais... personne n'y croira
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Par Marceau Piana le 19 Juillet 2019 à 18:42
(Auteur : Marceau Piana / Compositeurs : Marceau Piana et Michel Pierozzi)
Mozabite
À croupetons dans ta gandoura qui se mite
Tu médites
Les murs de ta pauvre chambre d'hôtel s'effritent
Malgré le papier peint jonché de marguerites
Sans limite
Ta solitude a fait de toi un vieil ermite
Qui se contente des litanies qu'il débite
Mozabite
Tu t'es perdu dans cette France où tu habites
Dans ta fuite
Cramponne-toi toujours à l'espoir qui t'abrite
Ton oasis en plein désert que tu mérites
Tu hésites
Ce que les gens t'ont raconté n'était qu'un mythe
Tu la voyais tout autrement ta réussite
Mozabite
Dans ton lit où chaque soir tu te précipites
Tu t'agites
Tu fais le tour de tes amours bien insolites
Brèves étreintes qui ne sont jamais gratuites
Tu invites
Cette matrone ou cet éphèbe parasites
Qui jouent le jeu de la tendresse et qui te quittent
Mozabite
Ne reste pas dans cet univers hypocrite
Rentre vite
Prends ton burnous ta gargoulette de terre cuite
Songe au gourbi où Yasmina te ressuscite
Tout de suite
Avant que ta joie d'exister ne soit détruite
Ghardaïa c'est plus riant que Maisons-Laffite
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Par Marceau Piana le 19 Juillet 2019 à 18:00
(Auteur : Marceau Piana / Compositeurs : Marceau Piana et Michel Pierozzi)
Qui sont tes parents ma mère
Quelle histoire ont-ils vécue
Je me souviens que ta mère
D'Aragon était venue
Souvent je te la rappelle
Lorsque mon œil devient noir
Et qu'alors je bats des ailes
Comme un sombre oiseau du soir
Qui sont tes parents ma mère
Je les ai si peu connus
Tu racontes que ton père
De Lorraine était issu
On dit que je lui ressemble
Quand je m'amuse d'un rien
Ce curieux menton qui tremble
C'est de lui que je le tiens
J'aurais pu naître nancéien
Être nancéien
Mais voilà ce n'est pas de chance
Pas de chance
Je suis un peu saragossin
Un véritable enfant de France
Qui sont tes parents mon père
De quel amour es-tu né
De l'Auvergne de ta mère
Quel penchant m'as-tu légué
Tu m'as donné son courage
Et puis sa ténacité
Mais à l'instant du partage
Tu t'es sans doute lésé
Qui sont tes parents mon père
Tu m'en as si peu parlé
Je sais pourtant que ton père
Du Piémont s'est exilé
Il était l'intelligence
La probité incarnées
Ça m'inquiète quand j'y pense
De quoi donc ai-je hérité
J'aurais pu naître clermontois
Être clermontois
Mais voilà ce n'est pas de chance
Pas de chance
J'ai un quart de sang turinois
Bref !
Je suis un pur enfant de France
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Par Marceau Piana le 19 Juillet 2019 à 17:39
(Auteur : Marceau Piana / Compositeurs : Marceau Piana et Michel Pierozzi)
Écouter « L'Apprenti chanteur »
Dans le froid de sa chambre il songe
Devant sa feuille de papier
La peur du lendemain le ronge
Il ne peut plus s'en libérer
Malgré la faim et les blessures
Il ne regrette rien vraiment
Voilà des années que ça dure
Il ne sait pas faire autrement
L'apprenti chanteur
On le regarde quand il passe
Il est la star de son quartier
Pourtant tous ses amis se lassent
De le voir ainsi végéter
Dans cet équilibre incommode
Il accumule des chansons
Qui de jour en jour se démodent
Au fil de son inspiration
D'apprenti chanteur
Depuis le temps qu'on le refuse
Il a perdu quelques cheveux
Il sent que sa jeunesse s'use
Qu'attend-il donc pour être heureux
Il ne recherche plus la gloire
N'a pas la notion de l'argent
Mais il voudrait encore y croire
Et vivre un peu de son talent
L'apprenti chanteur
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Par Marceau Piana le 19 Juillet 2019 à 00:29
(Auteur : Marceau Piana / Compositeurs : Marceau Piana et Michel Pierozzi)
Écouter « Il ne me manquait plus que ça »
Je suis un chien à ce qu'on dit
Je monte la garde et je chasse
Bien que fidèle et tendre aussi
Je sais mordre si l'on m'agace
Je me souviens d'une autre vie
Hasard de la métempsycose
Où lévrier d'Anatolie
Je rêvais de métamorphose
Né sous le signe des Gémeaux
Ascendant Bélier de surcroît
Pour parachever le tableau
Il ne te manquait plus que ça
Je suis un chien de compagnie
Mais je n'ai pas trouvé de maître
Bien que caressant et gentil
J'inspire la crainte peut-être
Pourtant si vous avez envie
De saisir le bout de ma laisse
Sachez que j'ai un parti pris
Contre les coups de pied aux fesses
Né sous le signe des Gémeaux
Ascendant Bélier de surcroît
Pour parachever le tableau
Il ne te manquait plus que ça
Je suis un chien bien élevé
Pourvu qu'on m'aime et m'encourage
Mais je perds toute dignité
Pour peu que l'on me mette en rage
Alors que tigres et dragons
Seraient de ceux qui m'apprivoisent
Je n'ai connu que des cochons
Selon l'astrologie chinoise
Né sous le signe des Gémeaux
Ascendant Bélier de surcroît
Pour parachever le tableau
Il ne te manquait plus que ça
Il ne me manquait plus que ça
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