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Par Marceau Piana le 18 Septembre 2019 à 11:59
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Philippe Kireeff)
Si je vous avoue qu'il tremble
Lorsque vous lui touchez le bras
Qu'il est moins naïf qu'il le semble
Vous ne me croirez pas
Quand il dit qu'il goûte la vie
Il n'est sincère qu'à moitié
Si vous n'allez le débusquer
Il ne sort pas de chez lui
Il n'est pas chaleureux il est poltron
Si je ne savais pas de qui je parle
Je ne vous dirais rien de lui
C'est un lamentable poltron
Ne lui cherchez pas d'autre nom
C'est le plus malheureux ici
Si je prétends qu'il est triste
Derrière son rire aux éclats
Qu'il est sournois et pessimiste
Vous douterez de moi
On croit qu'il écoute les gens
Mais ne vous laissez pas berner
S'il sait bien les apprivoiser
Jamais il ne les comprend
Il n'est pas scrupuleux il est poltron
Je vous dirai bientôt de qui je parle
Il habite à deux lieues d'ici
C'est un détestable poltron
Accordez-lui votre pardon
Il est malade d'être lui
Si j'affirme qu'il s'invente
Un invraisemblable destin
Qu'il le poétise et se vante
Me croirez-vous enfin
Il fait le vide autour de lui
Plus versatile qu'un enfant
Il tyrannise sa maman
Les crapauds et les souris
Il n'est pas généreux il est poltron
Avez-vous deviné de qui je parle
Je l'ai si justement décrit
C'est un méprisable poltron
J'ai beau savoir que j'ai raison
Il reste mon meilleur ami
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Par Marceau Piana le 16 Septembre 2019 à 12:46
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Les chats ne chassent plus ils cherchent à se cacher
L'hiver vociférant violente la vallée
Des cris criblent les cœurs de leurs cordes cassées
Des bombes rebondissent au bord des barbelés
La guerre existe
La guerre existe
Le vent voit s'envoler des vautours éventrés
Des corps comblent les creux des caveaux cabossés
Des bras branlent brûlants sur des barreaux brisés
Des formes floues s'effondrent à demi disloquées
La guerre existe
La guerre existe
Des mains s'emmêlent immondes en armée momifiée
Leurs doigts scandent une ronde où dansent les damnés
Les fusils qu'ils fourbissent enflamment les bûchers
Où nos filles effarées s'affaissent crucifiées
La guerre existe
La guerre existe
Ma mère emmène-moi aux mers immaculées
Dont tu parlais parfois pour te faire pardonner
Je tombe de ces tombes où tu n'es pas tombée
Sauve-moi de mes rêves et viens me délivrer
La guerre existe
Ha tu croyais m'épargner
Mais la guerre existe
Que ne suis-je mort-né
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Par Marceau Piana le 14 Septembre 2019 à 12:30
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Je n'ai pas voulu croire
Que je t'aimais
Je n'ai pas voulu croire
Que je t'aimais
Je trouvais ça pesant
Hâtif et encombrant
Sans le savoir
J'étais encore enfant
Je n'ai pas voulu croire
À ton amour
Je n'ai pas voulu croire
À ton amour
Je trouvais ça choquant
Baroque et déroutant
Pourquoi prévoir
Nous avions bien le temps
Je n'ai pas voulu croire
Que tu partais
Je n'ai pas voulu croire
Que tu partais
Je trouvais ça frustrant
Injuste et insultant
Dans cette histoire
Je jouais les perdants
Je n'ai pas voulu croire
À ton retour
Je n'ai pas voulu croire
À ton retour
Je trouvais ça troublant
Facile et fatigant
Malgré l'espoir
Je demeurais méfiant
Je n'ai jamais pu croire
À rien du tout
Je n'ai jamais pu croire
À rien du tout
Je trouve ça navrant
Stérile et méprisant
Il est trop tard
Je le crois maintenant
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Par Marceau Piana le 12 Septembre 2019 à 11:36
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Le vent s'étire et souffle sur la ville
Éparpillant les spectres de la nuit
Les oiseaux noirs vont se cacher dociles
Le jour se lève et ils ont peur de lui
Pendant ce temps tu te réveilles
Loin de chez moi et tu t'en fous
Au même instant je me réveille
Je pense à toi et puis c'est tout
Le vent s'emporte et se heurte aux falaises
En dissipant la touffeur de midi
Le soleil frappe au zénith et s'apaise
Comme un enfant que l'effort étourdit
Pendant ce temps tu te promènes
Loin de chez moi et tu t'en fous
Au même instant je me promène
Je pense à toi un point c'est tout
Le vent se calme et se mêle aux nuages
Ébouriffant les senteurs de la nuit
Les oiseaux noirs s'échappent de leur cage
Le jour s'en va délivré de leurs cris
Pendant ce temps tu t'abandonnes
Loin de chez moi et tu t'en fous
Au même instant je déraisonne
Je pense à toi et voilà tout
Et voilà tout
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Par Marceau Piana le 10 Septembre 2019 à 11:23
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Je n'aime pas les regards bleus
Ils griffent le tain des miroirs
Pour effacer ton regard bleu
Je vis au bord de la mer Noire
Eulalie au regard bleu
J'ai un bandeau sur les yeux
Cache-toi où tu le peux
Je vais compter jusqu'à deux
Je n'aime pas les cheveux blonds
Je leur préfère un champ de blé
Heureusement tes cheveux blonds
Sont plus faciles à moissonner
Eulalie aux cheveux blonds
Mets le feu à ton chignon
Cours visiter Besançon
À pied à cheval-d'arçons
Je n'aime pas les mots d'amour
Boules de gomme empoisonnées
Quand tu m'as dit tes mots d'amour
Par la fenêtre j'ai sauté
Eulalie tes mots d'amour
Passent pour des calembours
Qui n'amusent que les sourds
Et ceux qui manquent d'humour
Je n'aime pas les jeux d'enfants
Ils sont pareils aux jours de pluie
Pour limiter tes jeux d'enfants
J'étudie la pluviométrie
Eulalie aux jeux d'enfants
Surtout prends garde à l'étang
Ne te jette pas dedans
Apprends à nager avant
Eulalie regarde-moi
Eulalie recoiffe-toi
Eulalie épouse-moi
Je veux un enfant de toi
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Par Marceau Piana le 8 Septembre 2019 à 10:49
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
La chemise sur le crâne il progresse à pas hésitants
Pas un cactus pas une piste pas la moindre flaque d’eau
Dans ce désert impitoyable il craint les sables mouvants
Le soleil inexorable qui lui incendie le dos
Quand soudain
Juste au-dessus de l’horizon
Subtile et tremblante vision
Une palmeraie enfin
Mais lui qui pense être halluciné
Fait demi-tour et trébuche épuisé
Il s’agenouille et déjà sa langue est près de l’étouffer
Autour de lui s’étend l’ombre d’un vol patient de rapaces
Comme quelqu’un qui s’affaisse et qui cherche à se redresser
Vainement il s’agrippe aux côtes tendues d’une carcasse
Quand soudain
Presque au-dessous de l’horizon
Dansante réverbération
Une caravane enfin
Mais lui qui pense être halluciné
Ferme les yeux s’écroule inanimé
Depuis que la nuit a surgi le gel lui fige le sang
Qui suintait pendant le jour des crevasses de sa peau
De n’avoir pas cru aux mirages un homme est mort bêtement
Entre une proche oasis et des Bédouins sur leurs chameaux
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Par Marceau Piana le 5 Septembre 2019 à 00:17
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
L'air était figé
Le sable noir
La mer calmée
Rampait sous les reflets du soir
Aux creux d'un bateau
Abandonnés
Les pieds dans l'eau
Ils regardaient le ciel tomber
Et toi tu m'écoutes
Les yeux fermés
Et toi tu m'écoutes
Chanter
Au cœur de la nuit
Comme des fleurs
Au fond d'un puits
Perlaient des gouttes de couleur
Ils dormaient déjà
Quand la marée
Les emporta
Vers des lointains d'éternité
Et toi tu m'écoutes
Presque attendrie
Et toi tu m'écoutes
Merci
Le matin givré
Sous son manteau
S'est ébroué
Dans un carillon de cristaux
Ils ont disparu
À l'horizon
On ne vit plus
Qu'une nuée de papillons
Et toi tu m'écoutes
Un peu perdue
Et toi tu m'écoutes
Déçue
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Par Marceau Piana le 2 Septembre 2019 à 15:32
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
Si je pouvais encore une fois
Rien qu'une fois
M'allonger contre toi
Tout contre toi
Je te dis bonne nuit
Nos souffles se répondent
Nos têtes se confondent
Nos deux cœurs font du bruit
Tu t'endors avant moi
Mon bras sous ton épaule
Ta joue sur mon épaule
Ton sommeil est à moi
Si je pouvais encore une fois
Rien qu'une fois
M'étendre contre toi
Tout contre toi
Tu me tournes le dos
Au milieu de ton rêve
Il fait chaud dans ton rêve
Je me brûle à ta peau
Le nez dans tes cheveux
Avec toi je respire
Fou de toi je soupire
Je veille sur nous deux
Si je pouvais encore une fois
Rien qu'une fois
Me blottir contre toi
Tout contre toi
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Par Marceau Piana le 29 Août 2019 à 11:37
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Écouter « Le Jongleur malhabile »
Serait-il devenu si laid
Que vous ne l'envisagiez plus
Que vous a-t-il dit qu'a-t-il fait
Qui vous ait à ce point déçus
L'incorrigible enfant fait de son mieux
Il fait de son mieux
Lorsqu'il était drôle et charmant
Vous recherchiez sa compagnie
Le découvrez-vous différent
Aurait-il gravement failli
L'éternel débutant fait ce qu'il peut
Il fait ce qu'il peut
On l'a vu consacrer ses nuits
À tous ceux qu'il aimait vraiment
A-t-il mérité le mépris
Que vous lui vouez maintenant
L'infatigable amant s'ennuie un peu
Il s'ennuie un peu
S'il sait se montrer vigilant
Fidèle efficace et discret
Il ne vous confie pas souvent
Les clés de son jardin secret
L'insoumis impatient fait ce qu'il veut
Il fait ce qu'il veut
Il a cultivé ses amis
N'est pas près de démissionner
N'a pas chuté au fond du puits
Que pour lui leurs mains ont creusé
L'acrobate imprudent ferme les yeux
Il ferme les yeux
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Par Marceau Piana le 27 Août 2019 à 12:22
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Je suis sûr que tu existes
Qu'un jour tu me rejoindras
Que toi aussi tu résistes
À tout ce qui n'est pas moi
Sauras-tu me reconnaître
Quand se croiseront nos vies
Te laisserai-je peut-être
Passer sans avoir compris
Qu'on ne vienne pas me dire
Que tu es déjà venue
Sans que j'aie vu ton sourire
Ni saisi ta main tendue
Qu'on ne me fasse pas croire
Que tu es mon invention
Une utopie dérisoire
Pour sauver mes illusions
J'ai rencontré des mirages
Je pensais t'avoir trouvée
Mais ces amours de passage
Ne m'étaient pas destinées
De ton côté je suppose
Que tu as dû te tromper
Endurer les mêmes choses
Sans jamais désespérer
Ça n'a pas été facile
Ces multiples déceptions
Certainement pas stérile
Ce temps de préparation
J'ai calmé mes exigences
Émoussé mes jugements
Dominé mon impatience
Tu peux venir je t'attends
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Par Marceau Piana le 24 Août 2019 à 00:47
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Je voudrais montrer ma tendresse
Me laisser fondre sous vos yeux
Avouer mes peurs mes faiblesses
Comme un enfant libre et heureux
Sourire aux passants dans la rue
Dévoiler toutes mes envies
Sans craindre de me mettre à nu
Si je dis je t'aime ou merci
Je voudrais montrer ma tendresse
Je voudrais donner ma tendresse
À mes plus farouches voisins
Ne plus penser que je m'abaisse
Lorsque je m'excuse d'un rien
Prouver que je reste le même
Quand je prends la main d'un ami
Que la virilité suprême
C'est d'assumer ce geste aussi
Je voudrais donner ma tendresse
Je voudrais crier ma tendresse
Demander pardon à genoux
Oser réclamer des caresses
Verser des larmes sur vos joues
Aller jusqu'au bout de mon âme
Pour me sentir moins à l'étroit
Entre les seins chauds d'une femme
Sous la protection de ses bras
Je voudrais montrer ma tendresse
Je voudrais donner ma tendresse
Je voudrais crier ma tendresse...
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Par Marceau Piana le 23 Août 2019 à 11:00
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
Je suis toujours d’humeur charmante
Je prends la vie du bon côté
Lorsque je ne ris pas je chante
À tue-tête sur le palier
J'aime la mer et la campagne
Je suis chez moi un peu partout
Si un matin l'ennui me gagne
Je l'invite à boire un vin fou
Et dans mon jardin j'ai cultivé
Les campanules de l’amour
Les capucines de l'amitié
Sentimental et fétichiste
Romantique à contre-courant
Je suis devenu spécialiste
Des coups de foudre en coups de vent
J'exècre les idées moroses
Les démagogues les chasseurs
L'hypocondrie l'argent les roses
La neige et les prédicateurs
Et dans mon jardin j'ai arrosé
Les véroniques de l'amour
Les valérianes de l'amitié
Je fais d'un sourire une histoire
Que j'interprète à ma façon
Je sélectionne ma mémoire
Pour que mes souvenirs soient bons
Je rejoins parfois mon nuage
À cheval sur un cerf-volant
Si ma maison est sous l'orage
Je coupe le fil un instant
Et dans mon jardin j'ai piétiné
Les renoncules de l'amour
Les chrysanthèmes de l'amitié
De l'amour de l'amitié
De l'amour de l'amitié
Où est la frontière
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Par Marceau Piana le 21 Août 2019 à 00:20
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Écouter « Lettre à un absent »
Mon ami petit frère
Bonjour
Je t’écris de chez toi
Très gentiment ta mère
M’a ouvert ton lit pour quelques jours
Nous parlons sans cesse de toi
Ta mère a retrouvé son chaud sourire
Et semble avoir un peu moins mal
Tu as beau faire on a beau dire
Elle te pardonne et c’est normal
C’est normal
Mon ami mon compère
Salut
Il fait froid ce matin
Comme le dit ton père
Automne et printemps n’existent plus
Et tu ne reconnaîtrais rien
Ton père a quelquefois les cils humides
Il compte les mois sur ses doigts
Auprès de lui ta place est vide
Mais bien sûr il ne l’avoue pas
Surtout pas
Mon ami mon complice
Adieu
Je vais m’arrêter là
Dans le ventre d'Alice
Un enfant se défroisse les yeux
Sans doute rêve-t-il de toi
Ton Alice a la patience tranquille
Elle t'attend un point c’est tout
Pourquoi pleurer c’est inutile
Ça met des sillons sur les joues
Sur les joues
Mon ami toi mon double
Voilà
Je quitte ta maison
Mes souvenirs se troublent
Je reviendrai quand tu seras là
Après ta sortie de prison
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Par Marceau Piana le 19 Août 2019 à 22:17
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Philippe Kireeff)
Quand le marin part en voyage
Il abandonne sur le port
Ses vieux parents et son village
Une autre vie l'attend à bord
Accoudé sur le bastingage
Au soleil couchant il choisit
Parmi ses copains d'abordage
Celui qu'il mettra dans son lit
Quand le soldat part pour la guerre
Il quitte à regret sa maison
La fille du garde-barrière
Une autre vie l'attend au front
Avec son arme en bandoulière
Il s'en va d'un pas triomphant
Une main sur sa cartouchière
L'autre dans celle du commandant
Quand je m'éloigne de la France
J'ai la nostalgie de chez moi
Mais je fais preuve de patience
Une autre vie m'attend là-bas
Je passe de sages vacances
À me refaire une santé
Dans le repos la continence
Et vous envoie de doux baisers
Vous attendiez-vous à autre chose ?
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Par Marceau Piana le 19 Août 2019 à 09:50
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
Écouter « Je t'aime quand tu n'es pas là »
Tu ne vis pas loin de chez moi
Je pourrais te voir plus souvent
Entendre le son de ta voix
Au téléphone c'est tentant
Mais voilà
Je t'aime quand tu n'es pas là
C'est vrai je te parle tout bas
Quand tu ne peux pas m'écouter
Tu partages tout avec moi
Jusqu'à mes plus tendres pensées
Mais voilà
Je t'aime quand tu n'es pas là
Tu as toujours les mêmes yeux
La même bouche et tes cheveux
Se couchent toujours sous mes doigts
Tu ne fais que te ressembler
Mais ce que j'aime en vérité
C'est toi dans les tout premiers mois
De notre amour
Devant ta tasse de café
Tu parles de n'importe quoi
Je finis par me demander
Qui tu es ce que tu fais là
C'est bien ça
Je t'aime quand tu n'es pas là
Je te recherche à travers toi
Je me raccroche à ton sourire
Je te retrouve quelquefois
Mais c'est pour mieux me souvenir
C'est bien ça
Je t'aime quand tu n'es pas là
Tu as toujours les mêmes yeux
La même bouche et tes cheveux
Se couchent toujours sous mes doigts
Je te reconnais c'est certain
Mais ce que j'aime encore en vain
C'est toi dans les tout premiers mois
De notre amour
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Par Marceau Piana le 17 Août 2019 à 23:03
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Il faut dire
Qu'à la distribution des rôles
Il t'échut celui de l'amour
Le mien s'est révélé plus drôle
Obscur et léger tour à tour
Il faut dire aussi
Que j'étais plutôt malhabile
Quand tu as dévié mon chemin
Tes gestes flous ta voix fragile
Finalement ne masquaient rien
J'ai attendu que s'achève
Ce carnaval improvisé
Insensiblement mon rêve
Devenait réalité
Il faut dire
Que tu n'avais pas d'aptitude
À parler franchement de toi
Mon indiscrétion un peu rude
Te convenait assez je crois
Il faut dire aussi
Que tes regards étaient si tendres
Plus efficaces que des doigts
Je ne pouvais que m'y méprendre
D'autres le feront après moi
Il valait mieux que s'achève
Ce bric-à-brac organisé
Immanquablement mon rêve
Singeait la réalité
Il faut dire
Que je malmenais ta routine
Avec mes sorties saugrenues
Pareil à l'enfant qui s'obstine
À hurler des mots défendus
Il faut dire aussi
Que tu savais meubler l'espace
Entre mon trouble et mon aplomb
Mais tes subites volte-face
N'avaient ni rime ni raison
Il était temps que s'achève
Ce court-métrage alambiqué
Dont le titre était un rêve
Appelé réalité
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Par Marceau Piana le 16 Août 2019 à 12:45
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Philippe Kireeff)
Brève rétrospective et passé encombrant
J'ai mal d'être l'acteur de ce film d'amateur
Au lieu de ne garder que les meilleurs moments
Je repars de zéro et deviens créateur
Après nombre d'efforts ma tête émerge enfin
Dans le sang la sueur les cris et la douleur
Mon père est angoissé à se tordre les mains
Cet éveil à la vie je l'ai appris par cœur
Cela me fait du bien
De récrire ma vie
Cela me fait du bien
De récrire ma vie
Je suis un bel enfant ma mère est fièr' de moi
Autour d'elle des gens que je ne connais pas
Me triturent les joues me dessoudent les doigts
J'ai envie de les mordre et je n'ai pas de quoi
Diaphane bachelier j'excelle on m'applaudit
En territoire ami j'esquisse un premier pas
Je m'intéresse à tout et tout me réussit
Là j'exagère un peu mais ne m'en veuillez pas
Je force le destin
En récrivant ma vie
Je force le destin
En récrivant ma vie
Et puis je te rencontre et je t'aime à nouveau
Cette fois cependant tu ne me quittes pas
Nous remanions ensemble un autre scénario
Tu ne me survis pas et j'expire avec toi
Le mot «fin» s'est inscrit au milieu de l'écran
C'est encore un navet je suis vraiment déçu
Eau de rose et nausée malaise à l'avenant
J'ai compris la leçon je n'y reviendrai plus
Cela ne sert à rien
De récrire sa vie
Cela ne sert à rien
De récrire sa vie
«Utopie» quel joli nom pour une vie
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Par Marceau Piana le 14 Août 2019 à 11:44
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Une goutte de sang
Sur ta lèvre gercée
Quel goût a-t-il ton sang
Laisse-moi t'embrasser
Une goutte de plus
Qui rejoint les rivières
Se marie aux torrents
Puis féconde les mers
Peuple les océans
Une goutte d'amour
Témoin de mon émoi
Est tombée sans retour
Au plus profond de toi
Une goutte de plus
Qui rejoint les rivières
Se marie aux torrents
Puis féconde les mers
Peuple les océans
Une goutte de lait
Sur le bout de ton sein
L'enfant que je t'ai fait
Crie déjà il a faim
Une goutte de plus
Qui rejoint les rivières
Se marie aux torrents
Puis féconde les mers
Peuple les océans
Une goutte salée
A perlé sur ma joue
Tu viens de t'en aller
Sans te soucier de nous
Une goutte de plus
Qui grossit les rivières
Agite les torrents
Puis déchaîne les mers
Défie les océans
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Par Marceau Piana le 13 Août 2019 à 11:04
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Elle avait la peau sensible
J'ai les nerfs à fleur de peau :
La fille à la cigarette
S'était soudain rendormie
Sa main posée sur la couette
Faillit lui coûter la vie
L'étourdie ne dut sa chance
Qu'à la brûlure à ses doigts
Mais c'est la fournaise intense
Qui surtout la réveilla
Elle avait le cœur fragile
Je n'écoute que mon cœur :
Le grand lit de palissandre
Dont je m'étais entiché
N'était plus qu'un tas de cendres
Quand je revins du marché
La fille avait beau se tordre
De douleur et minauder
J'aurais tant aimé la mordre
J'ai préféré me venger
Elle avait l'humeur docile
Je change souvent d'humeur :
L'emmener sur la falaise
Ne parut pas compliqué
Le vertige ou un malaise
Pouvaient bien me disculper
Je n'eus pas besoin d'enclume
Ni de plomb pour la lester
Plus gracile qu'une plume
La fille s'est envolée
Elle avait l'âme innocente
Je souffre de vague à l'âme :
Dans ma chaude garçonnière
J'invitai tous mes amis
En guise de crémaillère
Ce fut moi qui me pendis
La raison de ce suicide
Ne fut pas élucidée
Si la fille était frigide
Je n'avais qu'à la brûler
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Par Marceau Piana le 12 Août 2019 à 11:16
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
Quand tout renaît à l'espérance
Et que l'hiver fuit loin de nous...
Il me semble aujourd'hui que ma mémoire est vide
Que j'ai dormi longtemps du plus profond sommeil
C'est un peu d'eau de pluie frémissante et limpide
Qui au petit matin s'évapore au soleil
Cependant je crois bien que c'est la lassitude
Qui vient de s'installer sans demander pardon
Je renonçais à tout et dans ma solitude
Inconscient j'élevais les murs de ma prison
L'amour de moy s'y est enclose
Dedans un joli jardinet...
Il me semble souvent que j'ai cessé de vivre
Que j'ai vieilli soudain et que je n'en peux plus
J'ai l'impression parfois d'avoir peine à me suivre
Dans les mille détours de mes espoirs déçus
Pourtant je me rappelle avec exactitude
Ses yeux qui souriaient inspirés par les miens
C'est peut-être pour ça que j'ai pris l'habitude
De les fermer depuis pour qu'on n'y lise rien
Quand nous chanterons le temps des cerises
Le gai rossignol et merle moqueur...
Il me semble surtout que j'essaie en silence
De me persuader que mon amour est mort
Tandis qu'au fond de moi lorsque je perds patience
Je sais que j'aime encore et de plus en plus fort
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Par Marceau Piana le 11 Août 2019 à 13:30
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Philippe Kireeff)
Je ne te voyais pas souvent
Tu m'avais appris l'impatience
Je ne te manquais pas vraiment
Alors je fuyais ton absence
Et quand tu décidais un soir
De venir enfin me surprendre
Si ma fenêtre restait noire
C'est que j'étais las de t'attendre
Nos nuits blanches
Rares et courtes nuits blanches
Nocturnes étaient nos rendez-vous
Mais il s'ébrouait le hibou
Perché sur ton regard si doux
Quand j'essayais de t'oublier
Le hasard se montrait sadique
Je retrouvais sans les chercher
Tes mots d'amour mis en musique
De chauds effluves de jasmin
La même cambrure érogène
Un pendentif entre deux seins
Des pommettes de porcelaine
Nos nuits blanches
Tendres et roses nuits blanches
Il n'y en a pas eu beaucoup
Mais il ululait le hibou
Sur ton épaule et dans ton cou
Maintenant ma porte est clouée
Sur le seuil de ma solitude
J'ai mis un masque à mon passé
Pour dérouter mes habitudes
Je ris encore de temps en temps
Et c'est bien là ce qui m'étonne
Mais il me semble cependant
Que je n'aimerai plus personne
Mes nuits blanches
Mornes et grises nuits blanches
Clandestins sont mes rendez-vous
Il se déplume le hibou
Et l'amour des autres... il s'en fout
votre commentaire -
Par Marceau Piana le 9 Août 2019 à 10:22
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Non ne me parlez pas
Je me suis bouché les oreilles
Pour ne pas écouter la voix
Qui pourrait troubler mon sommeil
Je n'entends plus
Ne me regardez pas
Je me suis arraché les yeux
Pour ne pas être une autre fois
Charmé par un visage heureux
Je ne vois plus
Je suis un mort-vivant
Aveugle qui se traîne
Et puis qui prend son temps
Afin de savourer sa peine
Ne me caressez pas
Je me suis amputé des mains
Pour ne pas frôler de mes doigts
La peau d'un galbe de satin
Je ne sens plus
Ne me séduisez pas
Je me suis poignardé le cœur
Je serais de glace et de bois
Si vous m'offriez le bonheur
Je n'aime plus
Je suis un mort-vivant
Mutilé qui se traîne
Et puis qui prend son temps
Juste pour assouvir sa haine
N'attendez rien de moi
N'essayez pas d'être gentils
Vos avances me laissent froid
Et ne m'inspirent que mépris
Je ne joue plus
Ne me consolez pas
Vous ne m'êtes d'aucun secours
Je n'éprouve que de l'effroi
Depuis qu'est parti mon amour
Je ne vis plus
Je suis un mort-vivant
Fantôme qui se traîne
Et puis qui prend son temps
Satisfait du poids de sa chaîne
votre commentaire -
Par Marceau Piana le 7 Août 2019 à 00:35
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
Il était beau comme une fille
Sa barbe n'était qu'un duvet
Charmeur de la tête aux chevilles
On en fit un agent secret
Elle était fière et douce et fine
Pareille au fil de son épée
La grande amie d'une tsarine
Et de ses romans préférés
C'était un vaillant capitaine
Un chevalier de Saint-Louis
Homme jusqu'à la quarantaine
C'est son roi qui le travestit
C'était une troublante dame
Geneviève on la prénommait
Que d'anonymes épigrammes
Fiancèrent à Beaumarchais
Entre les deux chacun hésite
On conjecture on prend parti
Pourquoi pas un hermaphrodite
Qu'importe son sexe aujourd'hui
Ne détruisons pas la légende
Qui était ce monsieur d'Éon
Si jamais on vous le demande
Répondez : « Charles de Beaumont »
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Par Marceau Piana le 31 Juillet 2019 à 12:13
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Alain Vigreux)
Écouter « Mon impossible amour »
Je ne sais plus ce qu'il faut dire
Pour essayer de te garder
Avec des mots c'est cent fois pire
Tu pourrais me prendre en pitié
Loin de moi cette idée peu sage
De te supplier de m'aimer
Où trouver enfin le courage
De décider de m'en aller
Je laisse agir le temps
Mon épuisant amour
J'attends beaucoup du temps
Mon impossible amour
Je ne sais plus ce qu'il faut faire
Pour parvenir à t'oublier
Me révolter ou bien me taire
Ne m'empêche pas de penser
Je devrais te fermer ma porte
Ne pas répondre à tes sourires
Mais la tentation est trop forte
Je cède et ça te fait plaisir
Je laisse agir le temps
Mon douloureux amour
Je compte sur le temps
Mon impossible amour
Je ne sais plus ce qu'il faut croire
Est-ce moi qui lis dans tes yeux
Des promesses bien illusoires
Ou toi qui te prends à ton jeu
N'est-ce vraiment qu'une aventure
Cette rencontre entre deux cœurs
Une passade une écorchure
Un épisode ravageur
Je laisse agir le temps
Mon implacable amour
Je m'en remets au temps
Mon impossible amour
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Par Marceau Piana le 30 Juillet 2019 à 11:15
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Philippe Méoni)
Je voulais provoquer le vent
Au bord de tes lèvres nacrées
Je te suivais par tous les temps
Tu m'apprenais à m'envoler
Même aujourd'hui
Je suis zéphyr auprès de toi
Mais je m'époumone quand tu t'en vas
Je voulais découvrir la terre
Que tu entrouvrais sous mes pieds
Tu en éparpillais les pierres
Pour m'empêcher de trébucher
Même aujourd'hui
Je suis fétu auprès de toi
Mais je deviens souche quand tu t'en vas
Je voulais ne plus craindre l'eau
Lorsque tu me prenais la main
Pour enjamber tous les ruisseaux
Que nous croisions sur nos chemins
Même aujourd'hui
Je suis torrent auprès de toi
Mais mon lit s'assèche quand tu t'en vas
Je voulais dominer le feu
En me réchauffant à ton corps
J'aimais réveiller dans tes yeux
Un brasier que l'on croyait mort
Même aujourd'hui
Je suis plusieurs auprès de toi
Mais je me dépeuple quand tu t'en vas
Quand tu t'en vas
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Par Marceau Piana le 27 Juillet 2019 à 17:01
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Fatima joue comme une eau pure
Juste à côté de sa source
Parmi le frais murmure
D'un ruisselet dans sa course
Plus bleu qu'un bel été
Qui réchauffe ses voyages
Son regard étonné
Ne prévoyait pas l'orage
Fatima au pied de son lit
Veille un rêve qui la hante
Brindille qui s'ennuie
Sous les vieux trembles qui chantent
Feuille verte à l'endroit
Mais à l'envers feuille blanche
Sa candeur quelquefois
Au bord du gouffre se penche
Fatima enfant au soleil
N'avait jamais peur du noir
Et son cœur en éveil
Refusait de perdre espoir
Elle aimait tant déjà
Pas plus haute que trois pommes
En tenue de combat
Lancer un défi aux hommes
Fatima oublie ses querelles
Au creux d'une fille sage
Qui bâtit autour d'elle
La plus béante des cages
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Par Marceau Piana le 25 Juillet 2019 à 14:47
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
C'est vrai
Lorsque je m'éloigne un peu trop
Je vous téléphone aussitôt
Pour obtenir de vos nouvelles
C'est vrai
Je ne peux résister longtemps
À ce plaisir attendrissant
De froisser vos folles dentelles
Voyez je suis à vos genoux
Laissez votre main sur mon cou
Je vais dormir
Ma mère
C'est vrai
Dès que je rentre tard le soir
J'imagine votre regard
Chargé de tendresse en colère
C'est vrai
Si je me réfugie chez vous
Tout s'apaise et tout se dénoue
Au son de votre voix si claire
Voyez je suis à vos genoux
Posez vos lèvres sur ma joue
Je vais rêver
Ma mère
C'est vrai
Quand je rencontre de beaux yeux
Je n'y retrouve pas ce bleu
Qui me naufrage dans les vôtres
C'est vrai
Que j'aie froid chaud faim soif ou peur
Votre place au coin de mon cœur
Est bien plus vaste que les autres
Voyez je suis à vos genoux
Il me semble n'aimer que vous
Au fil du temps
Ma mère
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Par Marceau Piana le 21 Juillet 2019 à 23:35
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
Comme une tendre nuit de mai
Quand vient la saison des orages
Comme un ami qui disparaît
Aussi brusquement qu'un mirage
Tu me manques
Comme le regard d'un bon chien
Chargé d'amour et de lumière
Comme une enfance qui s'éteint
Avec le souffle d'une mère
Tu me manques
Tu représentais ma joie et mon chagrin
Tu représentais ma peur et mon courage
Tu représentais mon passé mon destin
Tu représentais ma vie et mon naufrage
Tu savais bien me comprendre
Je m'apprêtais à terminer
Cette chanson triste et simplette
Que j'avais déjà condamnée
À porter ce titre un peu bête
Tu me manques
Quand soudain tu m'es apparue
Je n'en croyais pas ma prouesse
Aurais-tu malgré toi perçu
Ce déchirant cri de détresse
Tu me manques
Tu m'as redonné ma noix et mon boudin
Tu m'as redonné ma sœur et mon potage
Tu m'as redonné mon acné mon lapin
Tu m'as redonné ma scie et mon fromage
Me suis-je bien fait comprendre
J'en doute
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Par Marceau Piana le 20 Juillet 2019 à 21:03
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Philippe Furet)
Avant le lever du soleil
Mon voisin bondit de son lit
Ce n'est pas lui qui me l'a dit
Mais j'ai entendu son réveil
Il prend sa douche du matin
En sifflant son air favori
L'eau dans les tuyaux pousse un cri
Il est très propre mon voisin
Je me sens moins seul chez moi
Cerné par ces jolis bruits
J'ai baptisé mon chez-moi
Le paradis
Tout le palier est en émoi
À l'heure de la télévision
Et lorsque j'ai une panne de son
Jamais je ne m'en aperçois
Parfois pour m'isoler enfin
Je fais hurler ma stéréo
On cogne à ma porte aussitôt
Il est gendarme mon voisin
On n'est jamais seul chez soi
On vit parmi ses amis
Chacun fait de son chez-soi
Un paradis
C'est un vieux rétro mon voisin
Et si son vinyle est rayé
Je saute un peu sur le plancher
Pour pouvoir écouter la fin
Je vais faire un tour dans le bois
Afin d'y promener mon chien
Mon inoubliable voisin
A eu la même idée que moi
On n'est pas plus seul pour ça
Quand on s'évade aujourd'hui
On transporte sous ses pas
Son paradis
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