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Par Marceau Piana le 16 Juin 2020 à 12:04
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Je me consume sous tes yeux
Comme un sorcier sur un bûcher
Tu m'as immolé par le feu
À ton intouchable beauté
Aurais-je un jour offensé
Un dieu sans compassion
Pour avoir mérité
La mort par combustion
Je suis pendu à ton sourire
Un nœud de corde autour du cou
Tu peux m'étrangler ou bien pire
Ouvrir la trappe sur le trou
Mais que n'ai-je donc pas fait
À ce dieu sans pardon
Qui m'envoie au gibet
Pourrir à Montfaucon
Je m'écartèle sur ton corps
Lié aux quatre coins du lit
Tu as décidé de mon sort
M'as condamné au pilori
Qui est ce dieu sans pitié
Est-il devenu fou
Suffirait-il d'aimer
Pour encourir la roue
Je vis cloué à tes caresses
À tes fourches patibulaires
Du bout des ongles tu me laisses
Les bras en croix rue du Calvaire
Quel est le mode d'emploi
De ce dieu sans merci
Mais Dieu n'existe pas
C'est Lui qui me l'a dit
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Par Marceau Piana le 8 Juin 2020 à 12:21
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Écouter « Guillaume et le Miroir »
Guillaume a volé le miroir de sa maman
Afin de s'y contempler inlassablement
Il se déguise et se grime à la dérobée
D'encre bleue de craie blanche et de liège brûlé
Petit Guillaume petit Guillaume
Aime bien les jeux dangereux
Petit Guillaume petit Guillaume
Comme un arlequin capricieux
Insatisfait dans son costume de flanelle
Il est déçu de ne pas se trouver plus belle
Guillaume a gardé le miroir de sa maman
Le soir venu il s'y observe librement
Il se transforme et se farde en un tour de main
D'un crayon noir d'un bâton de rouge carmin
Monsieur Guillaume monsieur Guillaume
Aime tant les jeux amoureux
Monsieur Guillaume monsieur Guillaume
Comme un magicien audacieux
La taille étriquée dans une robe nouvelle
Le voilà surpris de se trouver presque belle
Guillaume a brisé le miroir de sa maman
Ses yeux soudain sont devenus moins complaisants
Trop fatigué pour se démaquiller encore
Sous sa perruque un peu de travers il s'endort
Le vieux Guillaume le vieux Guillaume
Ne sait plus se prendre à son jeu
Le vieux Guillaume le vieux Guillaume
Comme un pauvre clown ennuyeux
Dans les replis bien défraîchis de ses dentelles
Il a perdu tout espoir de se trouver belle
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Par Marceau Piana le 17 Mai 2020 à 14:26
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Il me faut une grosse maison
Avec des murs épais pour les quatre saisons
Un refuge ignoré des regards
Tapi dans la nature et cerné de remparts
Un chemin de créneaux sur le toit
Échauguette par-ci poivrière par-là
Ce n'est pas que j'aie peur des voleurs
Mais je fuis les curieux et les envahisseurs
Et toujours sur mes talons
Caressants et secrets de grands chiens sauvageons
Une horde mouvante et vigilante aussi
Tenace comme une ombre attentive à ma vie
Des barzoïs généreux des sloughis fiers et droits
Des lévriers afghans un monde fait pour moi
Il me faut une vieille maison
De tourelles flanquée pour les quatre horizons
Des recoins des couloirs dérobés
Rassurant labyrinthe aux détours familiers
Des gemmaux aux fenêtres surtout
Irisant les plafonds aux poutres d'acajou
Des divans des coussins damassés
Un parquet mosaïque et des lambris cirés
Et toujours sur mes talons
Protecteurs et discrets de grands chiens pharaons
Des compagnons de jeux et des gardes du corps
Fidèles comme une ombre attentive à mon sort
Des barzoïs généreux des sloughis fiers et droits
Des lévriers afghans un monde fait pour moi
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Par Marceau Piana le 15 Mai 2020 à 13:53
(Photo extraite du film "Harold et Maude" de Hal Ashby, 1971)
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
[En duo avec Lyne C.]
Écouter « Le Chardon et la Fleur de coton »
Le petit vieux n'a pas vingt ans
Il se suicide tout le temps
Et s'ennuie à longueur de jour
Il manque d'air et puis d'amour
La fillette a quatre-vingts ans
Elle renaît à chaque instant
Ses jours lui paraissent trop courts
Cousus de joies tissés d'amour
Dans une prairie voisine
Poussait un tendre chardon
Qui tenait dans ses épines
Une vraie fleur de coton
Sur le flanc de la colline
Dans le plus total abandon
Le vieil enfant fume le cigare
Boit des cocktails un peu bizarres
Il a deux rides entre les yeux
Ses lendemains ne sont pas bleus
La jeune vieille aime les pralines
Boit du sirop de grenadine
Ses joues se plissent quand elle rit
Ses rêves ne sont jamais gris
Dans une prairie voisine
Poussait un tendre chardon
Qui serrait dans ses épines
Une vraie fleur de coton
Oubliés par les machines
Épargnés par les fenaisons
Lui la regarde s'amuser
Tandis qu'elle a le dos tourné
Et ferme les volets sans bruit
Dès qu'elle s'endort sur le tapis
Elle redoute de lui manquer
Pourtant ça ne saurait tarder
Et voudrait qu'il se lasse avant
Qu'elle ne s'éteigne doucement
Dans une prairie voisine
Poussait un tendre chardon
Qui griffait de ses épines
Un cœur de fleur de coton
Tout le reste on le devine
N'est que pure imagination
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Par Marceau Piana le 13 Mai 2020 à 12:13
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
L'edmontonia et le cœlophysis
Le dinornis et l'astrophocaudia
Le canardia et l'aviatyrannis
Le zapsalis et le dracopelta
Ils sont ta passion mon enfant
Mais le bombyx le bardot et le campagnol
Le cormoran l'opossum et le rossignol
Le cachalot la cétoine et le hérisson
Le pélican le chacal et le hanneton
Les reconnais-tu mon enfant
Le cératops et le gigantosaure
Le brontosaure et le tricératops
Le sauroniops et le tyrannosaure
Le stégosaure et l'avacératops
Ils te fascinent mon petit
Mais l'okapi le dauphin et la gallinule
Le sanglier le daim l'hyène et la libellule
Le wapiti l'écureuil et le pangolin
Le tamanoir le nasique et le lamantin
Tu ne sais rien d'eux mon petit
Le griphornis et le symphyrophus
L'érectopus et le protoavis
Le zhongornis et le carnotaurus
Le timimus et l'acanthopholis
Ils sont fossilisés mon fils
Mais le tapir la gazelle et l'anaconda
Le scarabée le silure et le koala
Le cacatois le termite et la pipistrelle
Le marabout la luciole et la coccinelle
En as-tu jamais vu mon fils
Le saltopus et le diracodon
L'iguanodon et le talarurus
L'avimimus et le vulcanodon
Le bélodon et le diplodocus
Ils n'existent plus mon amour
Mais le manchot l'hippocampe et le colibri
L'ornithorynque et le phasme et le wallaby
Le paresseux l'épervier le morse et la chèvre
Le tamarin le lynx la marmotte et le lièvre
Ils sont bien vivants mon amour
Ils sont bien vivants mon amour
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Par Marceau Piana le 7 Mai 2020 à 16:45
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pïerozzi)
Du sommet de la tour de garde
J'aperçois l'ombre des créneaux
Sur la grève aux lueurs blafardes
L'étrave brisée d'un bateau
Plus bas sur le chemin de ronde
Juste au-dessus du pont-levis
Se profile la fin d'un monde
Un crépuscule aux cheveux gris
Je voudrais tant qu'on m'abandonne
Et qu'on me livre à mes pensées
Je ne veux de mal à personne
D'ailleurs je ne fais que passer
Les pas des chevaux de halage
Rythment le chant des troubadours
Sur les sentiers du voisinage
On entend battre les tambours
Le prisonnier saisi de froid
Enchaîné au mur de la cour
Lève son visage vers moi
Son regard m'appelle au secours
Il faudra bien qu'on m'abandonne
Et qu'on me laisse à mes pensées
Je n'ai plus besoin de personne
Puisque je ne fais que passer
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Par Marceau Piana le 4 Mai 2020 à 14:33
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
Veux-tu me faire un enfant
Conjuguer le meilleur de toi
Et ce qu'il y a de mieux en moi
Je veux te faire un enfant
Il saura d'un sourire
Attendrir nos réveils
D'un seul trait colorier
Nos premiers cheveux blancs
Il prendra du plaisir
À courir au soleil
Et voudra se mêler
Aux oiseaux dans le vent
Inventif et poète
Il fera des voyages
Sans sortir de chez lui
Ni se prendre au sérieux
Il mettra dans nos fêtes
L'ironie des mirages
Et pour nos matins gris
Ses yeux deviendront bleus
Veux-tu me faire un enfant
Conjuguer le meilleur de toi
Et ce qu'il y a de mieux en moi
Je veux te faire un enfant
Il aura de l'amour
Jusqu'au bout de ses doigts
Pour donner du bonheur
À la moindre caresse
Il chantera les jours
De langueur ou de froid
Pour conjurer sa peur
Et clamer sa jeunesse
Il aura le courage
Que je lui léguerai
Un peu de ta candeur
Comme une fleur aux dents
Cette pudeur sauvage
Que je ne peux cacher
Porté par ta ferveur
Il marchera devant
Veux-tu me faire un enfant
Conjuguer le meilleur de toi
Et ce qu'il y a de mieux en moi
Je veux te faire un enfant
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Par Marceau Piana le 29 Avril 2020 à 12:35
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Quand ton sommeil est le plus fort
Je ne te reconnais jamais
Je sais que ton amour est mort
Sinon tu te réveillerais
Pourtant je ne peux pas y croire
Les apparences m'ont trompé
Puisqu'il me reste cet espoir
Qui ne veut pas m'abandonner
Tu es la larme sur ma joue
Tu es le cerne sous mes yeux
De tous les rôles que tu joues
C'est celui qui te va le mieux
Je voudrais tant pouvoir me dire
Que j'ai l'impression de t'aimer
Par caprice ou simple plaisir
Par crainte de te remplacer
Tu es le mur de ma prison
Infranchissable et quotidien
Faut-il que j'y heurte mon front
Ou dois-je rebrousser chemin
Mon seul effort en attendant
Consiste à me tenir debout
Si je te hais le plus souvent
C'est pour ne pas devenir fou
Je t'aime et j'en meurs lentement
J'ai mis une arme entre tes mains
Et tu t'en sers inconsciemment
Le moindre de tes mots m'atteint
Chaque jour plus indifférent
Quand il ne se fait pas moqueur
Ton regard me blesse en passant
Aussi froid qu'une balle au cœur
Ton regard me blesse en passant
Aussi froid qu'une balle au cœur
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Par Marceau Piana le 24 Avril 2020 à 14:25
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
[À ma mère.]
Écouter « Je ne t'ai jamais dit »
Tu es faite des bois que rajeunit l'orage
Tu es de ces refrains chantés à la veillée
Tu es peinte des fleurs que j'épargne au passage
Senteurs hors de saison sous les feuilles rouillées
Tes bras se multiplient au-dessus de ma tête
Charmille improvisée à mes pas ombrageux
Ton rire est un écho en harmonie parfaite
Avec un cri d'espoir inondant un ciel bleu
Je ne t'ai jamais dit je t'aime
Ce serait superflu je crois
Je ne t'ai jamais dit je t'aime
Trois mots galvaudés tant de fois
Tu es de ces ruisseaux dont la voix désaltère
Et de ces champs de blé que décoiffe le vent
Tu es cette oasis où je mets pied à terre
Pour quêter un peu d'eau et dormir un instant
Si les ans ont froissé de leurs doigts ton visage
S'ils ont griffé tes mains aux épines du temps
À mes yeux ils n'ont pas corrompu ton image
Celle qui a pour moi la fraîcheur d'une enfant
Je ne t'ai jamais dit je t'aime
Mais ne le sais-tu pas déjà
Je ne t'ai jamais dit je t'aime
Cette chanson le fait pour moi
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Par Marceau Piana le 18 Avril 2020 à 13:07
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Écouter « Nous ne vivrons pas ensemble »
Nous ne vivrons pas ensemble
Je ne veux pas devenir
Celui qui trop te ressemble
Qui ne te voit pas vieillir
Je renie la tolérance
L’habitude invétérée
Et la sourde indifférence
Qui mène à la cécité
Nous ne vivrons pas ensemble
Apprenons à nous manquer
Qui se déchire s’assemble
Je suis là pour t’apaiser
Épargne-moi tes migraines
Je tairai mes maux de dents
On a recours à la haine
Quand on s’ennuie vaguement
Nous ne vivrons pas ensemble
Cultivons nos célibats
Je t’affirme que je tremble
Si tu t’endors dans mes bras
Tu continueras ta route
À l’écart de mes soupçons
Je te mentirai sans doute
Mais toujours par omission
Nous ne vivrons pas ensemble
Nous n’aurons pas le talent
Ni l’inconscience il me semble
De nous encombrer d’enfants
J’ai la tendresse indocile
Tu préserves tes secrets
Faisons d’un bonheur facile
Une fête à temps complet
Nous ne vivrons pas ensemble
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Par Marceau Piana le 12 Avril 2020 à 12:21
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Alain Dubar)
Je suis le démon de vos nuits
Qui vous arrache le sommeil
Je suis le froid le vent la pluie
Quand vous espérez le soleil
Je suis le caillou des chemins
Qui lapide ou fait trébucher
Je fais des veufs des orphelins
Je suis vos larmes et vos péchés
Vous ne nommez le diable
Pourtant si vous m'aimiez un peu
Au lieu de m'envoyer au diable
Je pourrais être le bon Dieu
Je suis la soif dans le désert
Le mirage qui se fout de vous
Je suis la faim et la misère
Qui vous fait vous tordre debout
Je suis la colère de la mer
Le naufrageur de vos bateaux
Je suis les tremblements de terre
C'est moi qui vous courbe le dos
Vous me nommez le diable
Pourtant si vous m'aimiez un peu
Au lieu de m'envoyer au diable
Je me changerais en bon Dieu
Je suis la haine dans vos cœurs
La guerre entre pays voisins
Je suis l'envie je suis la peur
Je mets des armes dans vos mains
Je suis vos plus sournois instincts
Je suis votre génie du mal
Vos obsessions vos noirs desseins
Je suis la honte et le scandale
Vous me nommez le diable
Pourtant si vous m'aimiez un peu
Au lieu de m'envoyer au diable
Je deviendrais votre bon Dieu
Je suis l'angoisse et la torture
Le désespoir l'attrait du vide
Je suis le sang de vos blessures
C'est moi qui vous pousse au suicide
Je suis le vice et le poison
L'instigateur de vos remords
La maladie la contagion
Et pour finir je suis la mort
Vous me nommez le diable
Pourtant si vous m'aimiez un peu
Au lieu de m'envoyer au diable
Vous m'appelleriez le bon Dieu
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Par Marceau Piana le 7 Avril 2020 à 23:46
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Il tirait de son violoncelle
Des soupirs langoureux
Des pleurs ou des froissements d'ailes
Des frissons harmonieux
Il ne dérangeait personne
Se faisait petit
Comme les forêts de l'automne
Il s'effeuillait sans bruit
Il parlait à son violoncelle
Il se confiait à lui
D'une voix douce et paternelle
C'était son seul ami
Dans cet univers magique
Il semblait heureux
Mais son choix de vie chimérique
Intriguait les curieux
Il étreignait son violoncelle
Jusqu'au bout de la nuit
En le berçant de ritournelles
Ses voisins me l'ont dit
J'écoutais leurs médisances
L'air un peu distrait
Aujourd'hui pourtant si j'y pense
Je crois que c'était vrai
On déroba son violoncelle
Tant pis pour son chagrin
Lui le chercha dans les venelles
Dans les puits des jardins
Nul n'y vit le moindre mal
Quand on rit de tout
On finit par trouver normal
Le suicide d'un fou
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Par Marceau Piana le 30 Mars 2020 à 22:36
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Si ma mémoire est fidèle
Quand je me souviens de vous
Vous étiez loin d'être celle
Que l'on courtise à genoux
Vous aviez la voix d'un homme
L'allure et la fermeté
Votre tendresse économe
Ne devait rien arranger
Sur votre menton volontaire
Piquant comme un épi de blé
Vos lèvres ne souriaient guère
Pas plus qu'elles n'avaient pleuré
Mais vous étiez pour moi grand-mère
Plus frêle qu'une fleur séchée
Bien que sombre et belliqueuse
Vous étiez toute douceur
Du bout de vos mains calleuses
Jusqu'à la pointe du cœur
Vous étiez d'une autre race
Et quand quelque courageux
Osait vous parler en face
C'est lui qui baissait les yeux
Sur votre menton volontaire
Piquant comme un épi de blé
Vos lèvres ne souriaient guère
Pas plus qu'elles n'avaient pleuré
Pourtant je vous aimais grand-mère
Dans votre rude tablier
Ceux qui vous trouvaient trop laide
Disaient en fanfaronnant
Que vous étiez un remède
Contre l'appel du printemps
Pour comble de ridicule
Vous traîniez à vos jupons
Un époux bien minuscule
Plus docile qu'un mouton
Sur votre menton volontaire
Piquant comme un épi de blé
Vos lèvres ne souriaient guère
Pas plus qu'elles n'avaient pleuré
Quand vous êtes morte grand-mère
Un chêne s'est déraciné
2 commentaires -
Par Marceau Piana le 26 Mars 2020 à 11:36
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Ils s'étaient rencontrés à l'occasion d'un bal
Elle était couturière et n'avait pas d'amant
Mais un bassin très large à faire des enfants
Pour le brave garçon c'était le principal
Il avait hésité avant de l'inviter
À tourner à son bras au milieu de la piste
Avait dû se montrer parfait équilibriste
Elle était assez raide et cachait de grands pieds
Pourtant sa voix faisait comme un bruit de fontaine
Et sa bouche exhalait un parfum de cannelle
D'autres filles pouvaient sembler plus jolies qu'elle
Mais il la préférait pour sa gorge bien pleine
Puis ils s'étaient revus de plus en plus souvent
À l'heure où il sortait chaque jour de l'usine
Tout était déjà prêt dans la maigre cuisine
Où il la rejoignait pour dîner gentiment
Nourrissant en secret une idée fantastique
Le fruit de tant d'efforts d'argent mis de côté
Au départ de Cherbourg il avait réservé
Deux places de bateau en classe économique
Il voulait l'emmener visiter l'Amérique
Elle accepta sa main et devint son épouse
C'était au mois d'avril de l'an mil neuf cent douze
Leur nuit de noces eut lieu à bord du Titanic
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Par Marceau Piana le 21 Mars 2020 à 00:27
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Philippe Kireeff)
[En duo avec Philippe Kireeff]
Écouter « Dialogue avec mon canari »
Je suis un canari
Oiseau des plus banals
Ton choix mon pauvre ami
N'a rien d'original
De quoi aurais-tu l'air
S'il me venait soudain
La sage envie de faire
La grève de la faim
J'aime tant la douceur
De tes plumes dorées
Et ton trille enchanteur
M'a toujours envoûté
Tu vois je t'ai offert
Une jolie maison
Aux barreaux grands ouverts
Sur les quatre horizons
Elle est si minuscule
Sans vouloir te vexer
Quelque peu ridicule
Et très efféminée
Toi qui veux me complaire
Change-moi de logis
Et donne-moi mon frère
Une petite amie
Je suis fier d'héberger
Un parfait spécimen
Un lauréat doublé
D'un sacré phénomène
Car dans ton pedigree
On a inscrit «femelle»
Tu viens de révéler
Ton penchant sexuel
Tu vas bien déchanter
On s'est payé ta tête
Je peux te le prouver
Mais chausse tes lunettes
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Par Marceau Piana le 17 Mars 2020 à 12:26
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
[À mon frère, qui ne me reconnaît déjà plus.]
Il a mis bien du temps à trouver sa voiture
Reprendre le trajet qu'il avait parcouru
Dans ce grand magasin c'est toute une aventure
Il a beau les chercher ses clés ont disparu
La viande les journaux le fromage et le vin
Puis la charcuterie les produits ménagers
Au détour d'un rayon il aperçoit enfin
Son trousseau scintiller sur les plats surgelés
Je suis un peu distrait pense-t-il
Je l'ai toujours été je crois
Ça l'amusait beaucoup Lucile
Il y a presque un an ou... trois
Il ne se souvient plus dans quelle direction
Il devrait s'engager pour aller voir sa mère
Il est passé cent fois tout près de la maison
Mais sa jeunesse aussi a perdu ses repères
Perplexe et résigné il a fait demi-tour
Entre la marche arrière et une marche avant
Il n'a pas su choisir et la tombée du jour
L'a surpris endormi le front sur le volant
Je me sens différent pense-t-il
Insolite et si désarmant
Dans le regard flou que Lucile
Pose sur moi quelques instants
Assis à une table avec des inconnus
Qui ne lui parlent pas ou psalmodient des plaintes
Mortelles litanies qu'on ne contrôle plus
Il voudrait tant crier mais sa voix s'est éteinte
Sa révolte s'effondre il a baissé les bras
Et s'abandonne aux mains qui s'occupent de lui
Il subit en silence et ne refuse pas
Ce retour à l'enfance où il se réfugie
Je flotte autour de moi pense-t-il
Léger fragile évanescent
Quelle est cette trouble Lucile
Qui soudain me quitte en pleurant
Lucille... Luce... Lucie... luciole
7 commentaires -
Par Marceau Piana le 13 Mars 2020 à 16:27
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Ton cœur est agile
S'accorde tous les droits
Jongleur et habile
Il se moque de toi
Il fait l'imbécile
Te file entre les doigts
La reine est folle du roi
Le roi est fou du fou
Moi je suis fou de toi
Toi tu te fous de tout
Ton cœur est agile
Il faut le voir jouer
Véloce et gracile
Dans son jardin privé
Il semble inutile
De vouloir le dompter
La reine est folle du roi
Le roi est fou du fou
Moi je suis fou de toi
Toi tu te fous de tout
Ton cœur est agile
Lorsqu'il s'agit d'aimer
Rien n'est plus fragile
Que sa fidélité
Dans sa tour d'argile
Il fait des pieds de nez
La reine est folle du roi
Le roi est fou du fou
Moi je suis fou de toi
Toi tu te fous de tout
Ton cœur est agile
Il saute par-dessus
Les toits de la ville
Funambule et sans but
Ce n'est pas facile
Quand le vertige est là
Ton cœur est agile
Plus à Gilles qu'à moi
3 commentaires -
Par Marceau Piana le 10 Mars 2020 à 15:38
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
Écouter « Quatre Petites Notes »
Sur le coin d'une table
Dort un rayon de lune
En équilibre instable
Dans un panier de prunes
Quatre petites notes
Détournées par hasard
D'un accord de gavotte
S'y sont venues asseoir
Elles ont sans vergogne
Chanté fort et bien ri
Un nectar de Bourgogne
Les fit danser aussi
Et le rayon de lune
Réveillé sans égard
Les vit même une à une
Partager un cigare
Les quatre demoiselles
Se contaient leurs amours
Tandis qu'en aquarelle
Se crayonnait le jour
Lors le rayon de lune
Par la nuit oublié
S'envola sans rancune
Sur un rond de fumée
6 commentaires -
Par Marceau Piana le 5 Mars 2020 à 11:39
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Écouter « Je suis une chanson »
Je n'invite pas à danser
À chanter en chœur avec moi
Les hurlements les poings levés
On ne m'a pas conçue pour ça
Je suis là pour être écoutée
Je ne vous ferai pas l'affront
De quelques onomatopées
Je laisse à d'autres sans façon
Le soin de vous crétiniser
Je suis une chanson
Qui revendique l'intention
De vous parler droit au cœur
Sans artifice et sans heurt
Je suis une chanson
Je veux être au creux de votre oreille
Vous tenir en éveil
Je suis malicieuse ou naïve
Comme vous pouvez l'être aussi
Provocante ou récréative
Je dépeins des tranches de vie
Je réhabilite des mots
Que l'on avait presque oubliés
Au profit d'un système idiot
De langue stéréotypée
Qui se répercute en écho
Je suis une chanson
Je n'ai pas besoin d'un canon
Pour vous redonner du cœur
Un certain goût du bonheur
Je suis une chanson
Il ne tient qu'à vous que je sois belle
Rendez-moi immortelle
N'attendez pas que je me nomme
Ni que je vous cède mes clés
J'ai du respect pour vous en somme
Quand je répugne à bêtifier
Je ne suis pas un chant guerrier
Un air de ralliement mondial
Je me refuse à répéter
Ce que vous dit votre journal
Essayons de nous envoler
Je suis une chanson
Qui reconnaît son ambition
De vous chatouiller le cœur
De vous emmener ailleurs
Une simple chanson
Si vous parvenez à m'adopter
À me perpétuer
Alors j'aurai... gagné
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Par Marceau Piana le 3 Mars 2020 à 16:07
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Approche-moi
Regarde-moi
Détaille-moi
Découvre-moi
Débusque-moi
Devine-moi
Recherche-moi
Démasque-moi
Démêle-moi
Écoute-moi
Ne me laisse pas rêver
Enlève-moi
Enferme-moi
Enchaîne-moi
Affronte-moi
Désarme-moi
Dépouille-moi
Simplifie-moi
Transforme-moi
Façonne-moi
Aguerris-moi
Ne me laisse pas passer
Apaise-moi
Délivre-moi
Conforte-moi
Éclaire-moi
Conseille-moi
Allège-moi
Habille-moi
Rafraîchis-moi
Purifie-moi
Rajeunis-moi
Ne me laisse pas sombrer
Anime-moi
Amuse-moi
Captive-moi
Intrigue-moi
Enchante-moi
Déroute-moi
Éblouis-moi
Étourdis-moi
Fascine-moi
Libère-moi
Ne me laisse pas t'aimer
3 commentaires -
Par Marceau Piana le 29 Février 2020 à 13:09
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Je regarde la mer engloutir le soleil
Comme un poisson volant que dévore un géant
J'attends le rayon vert qui zébrait mes sommeils
Et dont on me berçait lorsque j'étais enfant
Près de moi tu es nue
Tu es barque échouée
Anonyme statue
Proue de bateau rouillée
Je regarde le ciel dans ses moindres détours
J'y guette l'avenir que l'on m'avait prédit
Je suis sans doute infirme aveuglé par le jour
J'y cherche encore en vain ce qui m'était promis
Près de moi tu es nue
Tu es tornade noire
Éclipse inattendue
Songe des sombres soirs
Je regarde la terre où s'ébauche la vie
J'esquisse quelques pas au hasard des chemins
Falaises quelquefois sables mouvants aussi
J'étais presque conquis mais je ne trouve rien
Près de moi tu es nue
Tu es racine morte
Frêle palme abattue
Que la bourrasque emporte
Je regarde ton corps étendu contre moi
Il est pur tel un dieu qu'on vénère à genoux
J'ai peur de te toucher je ne m'y résous pas
Qui suis-je qui es-tu après tout je m'en fous
Près de moi tu es nue
Tu es masque d'amour
Certitude déçue
Adieu qui dit bonjour
2 commentaires -
Par Marceau Piana le 27 Février 2020 à 11:18
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
Si vous passez près de l'étang
Ne vous arrêtez pas devant
Vous risqueriez d'être tentés
D'y boire ou de vous y baigner
On raconte dans le bocage
Qu'un jour un garçon disparut
Victime de sa propre image
Qu'au fond de l'eau il avait vue
De lui on n'a rien retrouvé
Mais là où il s'était penché
Venait de pousser une fleur
Si vous passez près de l'étang
N'y faites pas de bouquet blanc
Ni de gerbe jaune-orangé
Attendez la fin de l'été
Ce serait tellement dommage
Que l'adolescent d'autrefois
Dans votre cueillette sauvage
S'éteigne une seconde fois
Car depuis ce mystérieux jour
Malgré le gel et les labours
Elle vit toujours cette fleur
Si vous passez près de l'étang
Ne vous regardez pas dedans
D'autres que vous s'y sont noyés
Qui n'ont pas voulu m'écouter
On dit que dans le voisinage
Quand un garçon a disparu
Au bord de l'étang du village
Il y a une fleur de plus
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Par Marceau Piana le 25 Février 2020 à 11:46
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
Très délicatement je me penche sur toi
Mon souffle sur ton pied tout près de tes racines
Ton corps est irisé de chauds reflets de soie
Des perles de rosée sillonnent ta peau fine
J’ai fait de ma maison un verger miniature
Où tu peux végéter en te riant du froid
Moi qui d’un jardinier suis la caricature
Je cultive ma crainte et mon envie de toi
Mes doigts se multiplient comme une aura sur toi
Te lécher te mâcher d’avance j'en frémis
À l’idée que mes dents te déchirent te broient
Mon désir est ardent ton parfum me défie
Sans attendre demain je veux me délecter
De ta sève fatale et du divin poison
De tes pommes d’amour en leur maturité
Taches rouge-orangé parmi ta frondaison
Il ne sera question de peur ni de courage
Tu fus ma tentation mon danger quotidien
Et l’on dira de moi : « Quel malheur à son âge !
Pourquoi la douce-amère ? Faim de loup ? Triste fin ! »
Et l’on dira de moi : « Quel malheur à son âge !
Pourquoi la douce-amère ? Faim de loup ? Triste fin ! »
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Par Marceau Piana le 23 Février 2020 à 12:15
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Écouter « Je sais très bien, madame »
Je sais très bien ce qui me hante
Depuis qu'elle nous a présentés
C'est vrai votre fille est charmante
Mais elle n'a pas votre beauté
Moi qui ne vivais que pour elle
Je me croyais très amoureux
J'ignorais alors qu'auprès d'elle
Sa mère avait des yeux plus bleus
Madame
Je ne sais pas si dois vous le dire
Vous l'écrire ou ne rien faire du tout
Madame
Quoi qu'il en soit reprenez votre fille
Bien gentille
Mais celle que j'aime c'est vous
Je sais très bien ce qui m'obsède
Depuis que l'on s'est rencontrés
Votre fille a les cheveux raides
Vous avez des boucles dorées
Je vous recherche sur sa bouche
Je vous retrouve avec ses doigts
Et chaque fois que je la touche
Je m'imagine entre vos bras
Madame
Je ne sais pas si dois vous le dire
Vous l'écrire ou ne rien faire du tout
Madame
Quoi qu'il en soit reprenez votre fille
Bien gentille
Mais celle que j'aime c'est vous
Je sais très bien pourquoi j'hésite
Depuis que je vous ai connue
Votre fille a grandi trop vite
Et ne vous ressemblera plus
Vous avez la voix des sirènes
Qui peuplaient mes rêves d'enfant
La tendre fraîcheur des fontaines
La douceur des blés sous le vent
Madame
Je ne sais pas si dois vous le dire
Vous l'écrire ou ne rien faire du tout
Madame
Quoi qu'il en soit reprenez votre fille
Bien gentille
Mais celle que j'aime c'est vous
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Par Marceau Piana le 20 Février 2020 à 12:04
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Philippe Kireeff)
La fin de la semaine
Ne m'apporte rien de bon
Je soupire et je traîne
Je flâne et je tourne en rond
La fin de la semaine
Prend ses vacances chez moi
Espiègle et souveraine
Elle pavoise mon toit
Lundi je t'aime
L'autre dit mardi
Mercredi aussi
Tu dis je t'aime
On s'aime jeudi
La fin de la semaine
Me donne froid dans le dos
Les heures qui s'égrènent
Alourdissent mon fardeau
La fin de la semaine
M'inocule son ennui
Et mes pensées m'emmènent
Dans les profondeurs d'un puits
Lundi je t'aime
L'autre dit mardi
Mercredi aussi
Tu dis je t'aime
On s'aime jeudi
La fin de la semaine
Sans relâche me poursuit
S'installe diluvienne
Dans les veilles de mes nuits
La fin de la semaine
Se faufile entre mes draps
Au rythme des migraines
Qui m'abattent sans combat
Lundi je t'aime
L'autre dit mardi
Mercredi aussi
Tu dis je t'aime
On s'aime jeudi
La fin de la semaine
Me terrasse au pied du lit
Où j'épargne avec peine
Ce qu'il me reste de vie
La fin de la semaine
Me fait grâce le lundi
Mais comme une rengaine
Me revient le vendredi
Lundi je t'aime
L'autre dit mardi
Mercredi aussi
Tu dis je t'aime
On s'aime on s'aime à tout vent
On s'aime... souvent
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Par Marceau Piana le 18 Février 2020 à 22:48
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
Combien de temps
Combien de temps
Combien de temps durera ma patience
Jusqu'à quel point aurai-je encore envie
De m'ennuyer de bâiller en silence
De supporter mon instinct de survie
J'entrevois la solution du suicide
Sans conviction j'en cherche le moyen
Quelques cachets l'eau le gaz ou le vide
M'élancer à la rencontre d'un train
À moins qu'un soir
À moins qu'un soir
À moins qu'un soir le hasard ne me serve
Au coin d'un bois sous les traits d'un dément
Qui me tuerait pour peu que je l'énerve
N'importe qui pourvu qu'il soit violent
Je prends l'avion le plus souvent possible
Je fais du stop les matins de verglas
Je risque tout avec un soin paisible
En espérant ne pas rentrer chez moi
Il se pourrait
Il se pourrait
Il se pourrait qu'avec ce que je mange
Ce que je bois ce que je fume aussi
J'attrape enfin grâce à ce doux mélange
Une incurable et brève maladie
Mais négligé par la moindre malchance
Je peux très bien vieillir à petits pas
Ou retomber chaque jour en enfance
Et même vivre une seconde fois
Cynique, moi ?... etc.
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Par Marceau Piana le 14 Février 2020 à 12:04
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
[Connaissez-vous le langage des fleurs ?]
Faut-il croire à ton gardénia
Si tu repousses ma glycine
Serait-ce un de tes hortensias
Cette soudaine capucine
Je t’aimais bien
Noces d’étain
Je t’aimais tant
Noces d’argent
Je t’aime encore
Noces d’or
Au lieu d’user d’amaryllis
Et d’abuser de ton muguet
Dissimule un peu ton narcisse
Essaie d’ébranler mon œillet
Je t’aimais bien
Noces d’étain
Je t’aimais tant
Noces d’argent
Je t’aime encore
Noces d’or
Moi qui montrais trop d’azalée
Qui piétinais les pétunias
Je compare ma giroflée
À ton vertigineux zinnia
Je t’aimais bien
Noces d’étain
Je t’aimais tant
Noces d’argent
Je t’aime encore
Noces d’or
Lorsque durcira mon iris
Quand s’éteindra mon orchidée
Je garderai le myosotis
D’un tendre et fragile églantier
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Par Marceau Piana le 10 Février 2020 à 14:40
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michel Pierozzi)
Le soleil est déjà là
Le lit est chaud de tes rêves
Au rythme d'un cœur qui bat
Sur toi le drap se soulève
Pareil à l'oiseau de proie
Bientôt je me sens coupable
Penché au-dessus de toi
De te voir si vulnérable
J'ai envie de te toucher
Mais réfrène mes caresses
Je voudrais te réveiller
Avec tact et gentillesse
Dans un geste maladroit
Tu me repousses et soupires
Je m'égare au fil de toi
Te survole et te respire
Je perds la notion du temps
Mon désir devient palpable
Ton corps se cabre un instant
Sous mes doigts incontrôlables
Je languis au bord de toi
M'impatiente à la lisière
De ton généreux sous-bois
Entrouvre-moi ta clairière
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Par Marceau Piana le 8 Février 2020 à 12:40
(Auteur : Marceau Piana / Compositeur : Michèle Garance)
Ta main se pose sur la table
Je l'entends me faire un discours
Et je l'écoute impénétrable
Tandis que tu parles toujours
Pendant ce temps près des nuages
Un vent fou
Guide l'appel des oies sauvages
Jusqu'à nous
Ma main se pose sur la table
Avec l'air de n'y penser pas
Elle contemple imperturbable
La tienne qui ne comprend pas
Pendant ce temps sur la rivière
Un vent fou
Lance des gouttes de lumière
Jusqu'à nous
Nos mains se touchent sur la table
Laquelle a fait le premier pas
Peu importe la responsable
Puisqu'elles s'étreignent déjà
Pendant ce temps sur la colline
Un vent fou
Souffle des pensées libertines
Jusqu'à nous
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Par Marceau Piana le 6 Février 2020 à 12:00
(Auteur : Marceau Piana : Compositeur : Michel Pierozzi)
Écouter « Faits l'un pour l'autre »
Je me souviendrai toujours
De ce soir tant attendu
Où l'on t'a confié à moi
Petit garçon sans amour
Tu avais les yeux battus
Il m'a fallu bien des mois
Pour dissiper ton désarroi
Désarmé par ta méfiance
Je ne savais que sourire
À l'affût d'un mot de toi
Petit garçon sans défense
Tu ne songeais qu'à t'enfuir
Quand je t'ouvrais grands mes bras
Tu ne comprenais pas pourquoi
Toi l'enfant indésirable
Laissé-pour-compte encombrant
Moi le père inconsolable
De n'avoir pas eu d'enfant
Nous étions faits l'un pour l'autre
Je t'ai ouvert le bonheur
Nous étions faits l'un pour l'autre
Tu m'as rajeuni le cœur
Comme un chiot abandonné
Que l'on recueille en passant
Tu t'es chauffé à mon feu
Petit garçon égaré
Apprivoisé doucement
J'ai l'impression par moments
Que nous nous ressemblons un peu
Tu ignorais tout d'un père
Je m'inventais un enfant
Toi l'inopportun sur terre
Moi l'adulte imprévoyant
Nous étions faits l'un pour l'autre
Je t'ai appris le bonheur
Nous étions faits l'un pour l'autre
Et ne formons qu'un seul cœur
Nous ne sommes qu'un seul cœur
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